En ce jour de la Saint-Valentin, il est intéressant de se demander où nous en sommes avec la galanterie ? Existe-t-elle encore ou est-ce une simple stratégie de séduction ?
Une porte ouverte sur votre passage, le manteau que l'on vient poser sur vos épaules... Les femmes sont-elles toujours sensibles aux gestes galants ou les considèrent-elles plutôt comme du sexisme déguisé en politesse ?
La galanterie a une histoire. Ce nouveau modèle des relations entre hommes et femmes est né dans le sud de la France au XIIe siècle, avec ce qu'on a appelé ensuite l'amour courtois. Il reposait sur le culte de la dame, l'épouse du seigneur et sur la discipline du désir masculin. Le jeune chevalier apprenait à se distinguer des hommes du peuple et à respecter une seule femme idéalisée, pour mieux servir son seigneur, le véritable maître.
Au moment de la rencontre entre un homme et une femme, elle est un jeu, et permet d'imaginer, de vivre l'attente amoureuse en la sublimant. Plus tard, dans le couple, les deux partenaires peuvent faire durer cette dimension ludique.
Mais la galanterie se perd, et selon certains, ce serait de la faute des femmes qui réclament l'égalité. Elles en veulent trop, expliquent-ils : on ne peut pas avoir le beurre, l'argent du beurre et le baisemain du crémier. Il faut choisir !
La galanterie n'a rien de naturel. Si elle est spontanée chez certains, c'est tout à leur honneur, mais n'est-ce pas plutôt le résultat de l'influence des femmes qui les ont " bien élevés ", à commencer par leur mère ?
Quoi de plus naturel que la " bonne éducation " ? Quoi de plus séduisant aussi, si l'on ne s'en tient qu'aux apparences ?
Les dons Juan savent qu'on prend les mouches avec du miel, et les filles avec des flatteries ou des gestes galants et elles ont bien raison de s'en méfier, désormais.
Elles préfèrent sans doute la vraie gentillesse, celle du cœur, à la fausse politesse.
Dans le métro, un homme qui tient la porte à une femme est galant. Et une femme qui tient la porte à quelqu'un ? Elle est... normale, simplement humaine !
Alors, si la galanterie artificielle se perdait au profit de la vraie gentillesse, ça serait tant mieux !
Si la galanterie veut généralement que les hommes laissent passer ces dames, il existe cependant quelques exceptions.
Par exemple, lorsque vous êtes en couple, il est d'usage que l'homme entre en premier dans un restaurant, cinéma, et autres lieux publics.
Cette précaution date de quelques siècles déjà, où l'on vérifiait la sûreté des lieux avant d'y faire pénétrer une dame. Aujourd'hui, cette pratique s'explique davantage par la volonté d'éviter que la femme attire l'attention (et les regards) à son entrée. Cela permet également à l'homme de prendre l'initiative d'échanger avec la personne chargée de l'accueil (restaurant) et éventuellement de payer le service souhaité (cinéma, musée).