L’Edito …
« Que ton alimentation soit ta première medecine » (Hippocrate – 400 Av. J-C)
Le programme National Nutrition Santé (PNNS), instauré en 2001, préconise « la consommation d’au moins 5 fruits et légumes par jour ». Ce slogan, bien connu des français, n’est pas toujours appliqué par tous. Effectivement, ça fait Biocoup ! Comment consommer tous ces légumes ? Et pourquoi ne pas consommer du bio ?
Plutôt Pro-bio ou bio-septique ?
Au menu ce mois-ci, petits légumes saupoudrés d’amour, puis retour aux sources avec des produits biologiques et détour à la ferme du Roucheux avec «les Jardins de Contrat». Nous parlerons BISOUS avec le chiffre du mois spécial Saint Valentin. Et pour finir, nous vous proposons de découvrir deux savoureuses recettes à base de légumes concoctées avec tendresse, à partager avec votre moitié.
Qu’est-ce que le Bio ?
D’après l’IFOAM (Fédération Internationale des Mouvements d’Agriculture Biologique), l’agriculture biologique est un système de production qui maintient et améliore la santé des sols, des écosystèmes et des personnes. En effet, elle s’appuie sur des processus écologiques, la biodiversité, et des cycles adaptés aux conditions locales, plutôt que l’utilisation de produits chimiques, antibiotiques*, etc…
*utilisés uniquement en cas de contamination de l’élevage.
Pour être labellisé, un produit bio, doit répondre à un cahier des charges strict (ne pas dépasser une certaine teneur en pesticide par exemple), fixé au niveau européen : Manger bio est donc la garantie de produits contrôlés ! Ainsi, cette certification, est reconnaissable via la présence d’un de ces deux logos
Quels sont ses atouts ?
Ce sont donc des produits contrôlés, certes, mais ont-ils de réels avantages ?
Le principal atout des produits issues de l’agriculture biologique est avant tout une production à la fois durable et respectueuse de l’environnement.
Les deuxième atout est aussi lié au fait que les produits issus de l’agriculture biologique ne contiennent pas ou très peu de pesticide. Ceci n’est pas négligeable quand on sait que le rapport de la Dgsanco (Direction Générale de la Santé et des Consommateurs), paru en 2012, a détecté, que 41.1 % des 3775 échantillons analysés contenaient des résidus de pesticides détectables. Pour les fruits, 66% des échantillons contenaient des résidus et 1,7% avait une quantité de résidus de pesticide supérieure à la LMR (les Limites Maximales de Résidus sont les niveaux supérieurs de concentration de résidus de pesticides autorisés légalement dans ou sur les denrées alimentaires et les aliments pour animaux. Elles sont fondées sur les bonnes pratiques agricoles et visent à garantir le niveau d’exposition le plus faible possible pour les consommateurs. autorisée, à partir de laquelle il pourrait y avoir des effets sur la santé, EFSA). L’analyse des légumes, a révélé des résidus détectables dans 29% des échantillons, et 1.4% dépassaient la LMR [1]. Ces chiffres qui peuvent paraitres rassurants (LMR) cachent une grande disparité selon les produits.
Quel impact sur notre santé ?
Les produits phytosanitaires sont retrouvés majoritairement sur la peau des légumes, ce qui pourrait effectivement avoir un impact sur notre santé si nous la consommons ; Conséquence regrettable, quand on sait que les peaux des légumes sont très riches en vitamines et antioxydants [2]. La production de légumes biologiques est aussi exempte d’engrais, contenant des nitrates. En effet, ces composés posent des problèmes en matière de sécurité alimentaire à cause de leur transformation possible en nitrites. Ceux-ci conduisant à la formation de méthémoglobinémie, nitrosamines cancérigènes [2]…
Et au niveau nutritionnel ?
Actuellement, il n’y a pas de consensus en ce qui concerne la qualité nutritionnelle des aliments bio. Cependant, une méta-analyse comparant les aliments bio et non bio, publiée par le « British Journal of Nutrition », a permis de mettre en relief que les produits bio comportaient plus d’antioxydants et de polyphénols (18 à 69 %) que les produits conventionnels [3]. Ces deux composés d’origine végétale ont des effets bénéfiques sur la santé. D’autre part, les différences nutritionnelles concernant les minéraux ne sont pas significativement prouvées. Cependant, des tendances favorables sont observées pour le magnésium et le fer dans certains légumes biologiques. Il en serait de même pour les vitamines… [1].
Manger bio, oui mais à quel prix ?
Malgré sa réputation, le bio n’est pas systématiquement plus cher. Il est possible de manger bio sans se ruiner, en consommant des produits locaux de saison, achetés si possible en direct, en privilégiant les produits en vrac et brut à l’inverse des plats cuisinés. Face à l’absence de résidus sur la peau des légumes, ou autres déchets habituels, il y a moins de perte ce qui en fait un produit économique et écologique ! En d’autres termes, manger bio est un autre budget, il faut donc apprendre à s’alimenter autrement, en consommant des produits que nous n’utilisons pas habituellement. De plus, les légumes bio permettent de maintenir une plus grande diversité alimentaire concernant la consommation de légumes, en cultivant des variétés anciennes (Panais, Topinambour, Rutabaga, etc.)
Alors, le bio, ça n’est pas Biotiful ?!
Sources :
- [1] Surveillance et contrôle des résidus de pesticides dans les produits d’origine végétale en 2010
- [2] LAIRON (2009 ). La qualité des produits de l’agriculture biologique. Innovation Agronomique,4,281-287
- [3] S.DENIS.La Bio est-elle meilleure pour la santé ?.Symbiose, , 22, juin 2014.
Une idée pour vos légumes….
Vous en avez peut-être entendu parler, peut-être même les avez-vous rencontré ?
… En effet, pour la 2ème année consécutive, les paniers ont également envahi l’I.U.T. ! L’association «Jardins de Contrat» située à la Ferme du Roucheux nous propose, de même qu’à d’autres pôles de l’Université de Tours, ses paniers de légumes biologiques à des tarifs préférentiels pour les étudiants: 5.5 euros/ panier, 11 euros pour les enseignants et le personnel.
Sur cette ferme, l’association organise également des animations pédagogiques autour d’ateliers dont les publics visés sont variés: les enfants, les personnes handicapées… Le but étant de sensibiliser à l’activité agricole et à la préservation de l’environnement. Dans une démarche d’agriculture respectueuse de l’environnement, le travail des sols se fait notamment grâce aux percherons et l’âne résidant à la ferme, eux même nourris grâce aux productions internes.
Les Jardins de contrat favorisent avant tout la réinsertion de 40 personnes à travers un travail, des formations et un accompagnement socio-professionnel.
Le chiffre du mois :
80 Millions…
Vous saviez déjà que le baiser était un moment de partage, mais jusqu’à quel point ? En effet par cet acte, vous transmettez plus de 80 millions de bactéries en 10 secondes, ainsi en ce mois de St-Valentin, vous serez ravi d’embrasser votre partenaire (avec la langue bien-sûr!).
Remco K et al. Shaping the oral microbiota through intimate kissing, Microbiome 2014, 2:41.
Pour des recettes Bio et locales, ramène ta fraise, c’est ici !!
Pour ajouter votre grain de sel : [email protected]
Cette newsletter vous est proposée ce mois-ci par : Céline, Estelle, Léa, Celine, Alice et Stéphane.
Merci à Bertrand Billaut pour ses conseils culinaires très originaux
Source : Ça vaut le Diet’Tours – Newsletter n°11, février 2015, Etudiants 2ème année Diététique IUT Tours
A lire Etude BioNutriNet : Alimentation BIO et son impact nutritionnel, économique, environnemental et toxicologique – NutriNet-Santé
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