de Margaux Motin
L'année 2010 est mise à la porte et prend avec elle, dans ses cartons, le divorce et la disparition du père du double en 2D sur papier cartonné de Margaux Motin. Nouvelle année, nouvelle vie, nouveaux espoirs.
Qui traîne sur le net connaît forcément, au moins de nom, Margaux Motin. Son style très fleuri et très ouvert peut faire rosir les plus prudes ou les plus mal à l'aise avec les femmes libérées (tu sais c'est pas si facile). En même temps, nous sommes en 2015 et quand on voit ce qu'on voit sur le petit écran, comme sur le grand, ce n'est pas deux seins à l'air décomplexés dans une salle de bain qui choquent plus que ça. D'autant plus qu'ils sont très bien dessinés ces nibards. Bref ! tout ça pour dire que les pérégrinations d'une parisienne un peu bobo bien ancrée dans son époque font sourire à défaut de rire. Les clichés (ou pas) étant tous là, les provinciales dont je fais parti lèvent les yeux au ciel en signe d'agacement face à certaines grelucheries parisiennes. Ceci dit, sans grelucheries, pas d'histoire à raconter. Et pas d'histoire, pas de BD. Car il faut avouer que la vie ordinaire de madame Michu oscillant entre son boulot, son yoga, ses plats cuisinés surgelés Carrefour et ses émissions de télé ne prête pas vraiment à en faire des vignettes. Quoique. Pour des insomnies... Je m'égare. La tectonique de plaques, donc. Scénario bien ficelé et touchant. Dessins plein de beauté. Coloriage féminin avec quelques touches guirly et poudrées. J'ai particulièrement aimé les intrusions de photos sur lesquelles elle dessine, les citations et les extraits de chansons. C'est presque un journal intime en fait, même si ce n'est pas la BD du siècle. Mais c'est comme pour Scènes de ménage, c'est con mais on aime bien regarder !