Ce roman est un diamant brut, une pépite, du cristal, il touche au plus profond, à l’intime, on se retrouve dans chacun des personnages, de ce récit polyphonique à 4 voix.
Le point de départ est l’accident d’un petit garçon Milo, accident de vélo banal mais qui va avoir des répercussions immédiates et importantes pour l’ensemble de sa famille. En effet, cette famille s’est construite comme beaucoup de familles d’ailleurs sur le non dit, le poids des secrets. La mère Jeanne a toujours préféré son aînée Céleste à Marguerite. Elle est la matriarche qui tient la famille, elle déteste son gendre Lino qui n’est pas assez bien pour sa fille et ne supporte pas la beauté, l’insouciance de la petite dernière de 28 ans. Milo ce jeune garçon de 12 ans solaire va donc être le déclencheur sans le vouloir de l’ouverture d’une boite de pandore, de la mise à nue de vieilles rancœurs, non dits, secrets que les uns et les autres taisent depuis de longues années.On alterne les récits entre les 4 personnages qui chacun nous éclairent sur la famille, leur passé et la construction de leur vie.
Cette lecture m’a happée dès le départ par le côté intime, la brutalité d’un drame celle de l’accident puis le récit et le dévoilement de ces histoires de famille. C’est une écriture de l’intime qui parait tellement réelle, tellement proche, on a l’impression d’assister au drame et d’écouter la voix des protagonistes. Ensuite la profondeur des personnages, leur vérité, leur évolution ; leurs failles, leur dureté font que l’on se retrouve dans chacun d’eux. On mesure le poids des non dits, la difficulté de se construire sans amour, avec des incompréhensions, le regard de l’autre. Le sujet explore la personnalité, les actes conscients et inconscients, dans une mécanique implacable qui tient en haleine. L’humanité des personnages, la réflexion sur l’identité, la famille, la construction de soi sont magnifiquement abordées. J’avais déjà été touché par l’écriture de l’auteur dans l’atelier des miracles, mais là ça a été physique, je n’avais pas envie de laisser partir les personnages, de terminer ma lecture. Et quand cela a été fait, j’ai eu vraiment la sensation physique d’avoir vécu une expérience à mille à l’heure, de sentir battre mon cœur plus vite et d’avoir envie d’appeler mes proches pour leur dire que je les aime. Car la force du récit est aussi de mettre en avant le pardon, la possibilité de l’oubli, de se construire en s’acceptant, d’être capable de pardonner l’impardonnable, de se pardonner à soi même et d’avancer. Et cette belle leçon a fortement raisonné en moi.
Si vous n’avez qu’un livre à lire cette année lisez celui là car il fera écho à ce qu'il y a de plus humain en vous, car il vous questionnera sur vos choix, vos failles, douleurs, mais aussi ce qui vaut le coup dans la vie. Car il fait se sentir humain à travers cet ascenseur émotionnel, ce maelstrom d’émotions qu’on éprouve avec les personnages. Car il est un peu magique et fait grandir. Car il donne encore plus envie de vivre et ça c’est la magie d’un beau roman et de la littérature. Donc Lisez-le et vous ne le regretterez pas.
PS : merci à Nathalie Couderc de ne pas m’avoir fait passer à côté de ce livre en signalant sa sortie.