Un film de Sergio Leone (1966 - Espagne, Allemagne, Italie) avec Clint Eastwood, Lee Van Cleef, Gian Maria Volonte, Luigi Pistilli, Klaus Kinski
EXCELLENT
L'histoire : Deux chasseurs de primes poursuivent, sans le savoir, le même bandit. Ils se retrouvent à El Paso, ayant chacun de son côté déduit que l'homme et sa bande allaient attaquer la banque. Ayant fait "connaissance", ils décident d'unir leurs compétences pour capturer les malfaiteurs, capture qui devrait leur assurer une récompense de taille.
Mon avis : Un des plus beaux westerns "spaghettis" de Sergio Leone avec Il était une fois dans l'ouest, qui pour moi reste cependant son chef d'oeuvre absolu et, par la même occasion, un de mes films cultes.
La réalisation est extraordinaire : pas une image, pas un détail, pas un mot qui ne soit à sa place, juste à a sa place. Le montage, parfait, alterne les séquences de champs/contre-champs de visages en plan serrés, de vastes et majestueux paysages, et de scènes plus intimistes dans des intérierus reconstitués avec soin. Les petites villes, patinées par le temps, donnent l'impression d'avoir toujours été là, poussiéreuses, parfois coquettes, parfois bringuebalantes, on oublie totalement qu'il s'agit de décors. Le vent qui souffle, la chaleur qu'on voit (lumière crue, transpiration des visages), et cette sublime musique d'Ennio Morricone... Et puis ces petites scènes gags de temps à autre, ces surprises, qui coupent le rythme et l'intensité et nous font rire ou sourire. Le "combat des chapeaux" est un morceau d'anthologie ! Tout est juste parfait.
J'adore tout particulièrement les gros plans de visages, la caméra qui s'attarde : tout passe dans le regard de l'acteur et il faut qu'ils soient bons, les gars ! Magnifique.
Clint a rarement été aussi beau que dans ce film. A tomber à la renverse. Ces traits parfaits, ce regard bleu, sa déglingue. Mamma mia...
Mais les trois personnages principaux méritent le détour. D'abord le duo des chasseurs de prime, le dandy, Van Cleef, toujours à quatre épingles, chemise, cravate foulard, gilet de soie, visage rasé de près, sa pipe élégante, et le sauvageon, Clint, qui semble vivre sur son cheval, avec son poncho indien à frange et son gilet en peau de mouton retourné, son cigare qui s'éteint tout le temps. Et puis le méchant, Gian Maria Volonte, qui ne manque pas de charme, lui non plus, visage buriné et extraordinaire regard vert !
Quant à sa petite boîte à musique, on apprend son histoire à la fin et Sergio Leone nous offre ainsi la petite touche émotion, romanesque, qui aurait pu manquer.
Quel brio ! Quelle intelligence ! Un film de près de 50 ans qui n'a pas pris une ride !
Qu'est-ce qui me manque, pour la note maximale ?
Des rôles féminins... Dans Il était une fois dans l'ouest, j'étais Jill ! Là, c'est beau, c'est magnifique, mais ne peux pas me projeter.