Il ne faut pas plus d'une moitié de film pour comprendre que Passeur d'Hommes ne reposera pas sur le berger incarné par un très convaincant Anthony Quinn. En réalité, l'attention se porte sur la personnalité déviante de Malcolm McDowell, ici en SS jubilant à l'idée d'un troisième Reich triomphant.
Le regard perçant de l'acteur et son habilité à demeurer aux abords de la composition outrancière assurent de magnétisants instants psychotiques, comme cette torture en cuisine. Loin en tout cas d'une narration quelque peu sommaire mais efficace, qui pâtit néanmoins de transitions psychologiques bancales à souhait.
La mise en scène parfois volubile ne masque là aussi que difficilement l'impression d'assister à un projet tiraillé entre une dramaturgie poignante et un besoin d'action parfois au mépris du bon sens (fâcheuse tendance aux explosions). Un écartèlement qui produit pourtant quelques coups d'éclats, loin de son échec commercial d'origine.
Passeur d'hommes est sorti en DVD le 6 janvier 2015