« Quand je suis né, j'avais une différence. Une différence toute petite qui se voyait à peine. Et puis j'ai grandi. Et ma différence aussi. Les gens m'ont dit que c'était un vilain défaut... »
Un vilain défaut qui empêche de faire les choses comme il faut, qui empêche de se faire des amis, qui empêche d’écouter et d’apprendre, qui déclenche de grosses colères. Un vilain défaut qui, peu à peu, prend toute la place. Et malgré les docteurs consultés en nombre, rien à faire, aucune solution à l’horizon…
Le vilain défaut comme un ennemi identifié mais incontrôlable, un ennemi face auquel on ne peut pas lutter. Un ennemi comme un autre soi, que l’on regarde vivre sa propre vie et pourrir la nôtre. Jusqu’au jour où l’on tombe sur la personne qui identifie le problème et aide à le surmonter.
Un album plein d’espoir qui montre la possibilité de surmonter les obstacles, avec le temps, avec un optimisme à toute épreuve et le concours de professionnels compétents. Un album qui parle de différence et d’intégration, qui en, ne nommant pas le trouble dont souffre l’enfant, donne un caractère universel au propos. Le dessin naïf est tout en émotion et sert à merveille la profondeur du texte. Un bel hommage « à tous les enfants qui luttent, chaque jour, pour dépasser leurs difficultés ».
L’édition luxueuse, avec coffret et feuilles de calque, offre un écrin à la hauteur de ce petit bijou d’intelligence. Qu’on se le dise !
Le vilain défaut d’Anne-Gaëlle Balpe et Csil. Marmaille & compagnie, 2015. 36 pages. 20,00 euros.
Une lecture commune que j'ai une fois de plus le plaisir de partager avec Noukette