Bien sûr, comme 90% de la population féminine occidentale, j'ai lu le bouquin, et j'étais extrêmement curieuse de voir ce qu'ils allaient bien pouvoir faire avec ça. Nan parce qu'autant je ne cracherai jamais sur un tel succès mondial, autant il faut avouer que niveau écriture/scénario/réalisme, c'est une belle petite bouse.
Bouse qui m'a pas mal amusée au demeurant, et je comptais là-dessus en allant voir le film, en duo avec une amie. Le 2nd degré, c'est mon dada, et j'y allais dans cet esprit.
En bon mouton victime du marketing, j'avais acheté ma place en ligne en début de semaine. À la radio ils avaient parlé de salles pleines et de déjà 200.000 réservations, et j'avais pas envie de me retrouver en plan, sans place dans la salle, frustrée, alors que je me serais mise en condition mentale toute la journée, impatiente d'avoir ma petite soirée poilade. En parlant de poil...non, on y reviendra plus tard.
Dans la réalité, je n'y ai absolument pas pensé de la journée et j'ai même failli oublier d'imprimer mon billet.
19h45 : arrivée sur le parking du cinéma. Blindé. Pour info, j'habite à Buxerolles, ville de l'agglomération de Poitiers, abritant un complexe CGR de 12 salles, et le parking n'est jamais plein. Bon sauf là. Certes, il y avait une soirée spéciale pour les filles avec 50 shades, mais on en a pas vu la couleur, on avait peut-être raté un truc, et on était juste pas au courant, bref, peu importe, ça a surtout rameuté un beau et gros troupeau de pintades.
Ah ça je peux vous dire qu'il y avait de l’œstrogène +++ ! Le hall était plein de meufs en tout genre, de tout âge, avec tout de même quelques hommes dans le lot, mais encore moins nombreux que pour Twilight. Visiblement, quand ça parle de cul, les nanas ont moins envie de ramener leur mec. On sait jamais, des fois qu'il lui prenne des envies de fessées en sortant...
30 minutes, c'est le temps qu'on aura attendu avant de pouvoir aller dans la salle. 30 minutes d'attente à écouter un peu à droite à gauche l'excitation de certaines monter, et à plaindre les gens venus voir La famille Belier perdus au milieu de tout ça. Le problème avec les longues attentes, c'est qu'on en vient à se dire "j'espère que ça sera bien et ça vaudra le coup", alors qu'on sait pertinemment qu'on va voir une daube.
Dans le couloir qui mène à la salle, 6 ou 7 secouristes sont là, et examine une dame qui a un truc dans l’œil. Je balance à ma pote "ah oui quand même, ils ont prévu les pompiers!". L'un d'eux m'entend et corrige "c'est pas les pompiers ça, c'est le SAMU!". Lui, je crois que sa femme a du lui demander plein de trucs après être allée voir le film hier et qu'il était légèrement tendu.
Quand on arrive enfin dans la salle, on se rend compte que le film a commencé depuis 5min. On arrive juste à temps pour voir Ana se vautrer comme une cruchasse devant Christian. Immédiatement, je me rappelle à quel point ce personnage a le cerveau mou.
Installation, grand pot de pop-corn, coca-light (pour l'ironie), petite photo Instagram parce que je suis un cliché, et c'est parti. Rapidement, je me dis que Dakota joue vachement bien la meuf niaise qui se liquéfie. Petit espoir : est-ce que finalement ça serait mieux que le livre? Et puis Ana ressort de l'immeuble, et lâche un petit "j'hallucine!" sous la pluie. Ah bah non.
Mais pas grave, je suis venue pour me marrer un bon coup, et de ce côté là je ne suis déjà pas déçue! Une seule chose me turlupine : j'ai déjà envie de pisser et ça commence juste. Heureusement, les projectionnistes captent que la moitié de la salle est arrivée à la bourre à cause de la masse et décident de redémarrer la séance. Oh ça a bien un peu gueulé et hué quand ils ont soudainement coupé la scène en cours, mais finalement ça a permis à tout le monde soit d'aller aux toilettes, soit de débriefer sur l'introduction. Œstrogène ++++ bis.
Sur le chemin des WC, je passe à travers un groupe de retardataires à qui on annonce qu'ils doivent attendre la séance suivante, mais que s'ils veulent en salle 1 il y a la soirée filles avec des cadeaux et qu'ils peuvent aller en profiter en attendant. Hey, mais moi aussi je voulais repartir avec des menottes!
Retour au film. Je ne vais évidemment pas parler de l'histoire, vous la connaissez déjà. Je n'ai pas été transcendée par Jamie Dornan, mais je m'en doutais. Il m'avait déjà pas rendue ouf dans Once Upon a Time, j'ai rien contre lui, mais pour un film comme ça, si le mec te fait pas un minimum vibrer, c'est quand même pas pareil. C'est peut-être la faiblesse du film par rapport au livre : on nous impose des visages, des corps, des décors, et l'imagination fout le camp.
À côté de ça, même si certaines phrases sont reprises à l'identique, on échappe aux descriptions farfelues de l'orgasme par Anastasia, et c'est un soulagement. Par contre, on n'échappe pas à quelques unes des plus surréalistes déclarations cash-pistache de Christian. Ana au réveil après une grosse murge et un vomi? Pas de problème, il vient lui renifler l'haleine et lui piquer un bout de toast, torse nu, en mode gros matou qui soudainement devient très explicite.
Ah ça le flirt, Christian il connait pas hein. La subtilité, le mystère, le questionnement "je lui plais? Je lui plais pas?", pas de temps pour ces choses là! Pas très délicat, mais au moins y'a aucun doute sur le fait qu'il veut du cul. Tout ça me donne envie de soulever de grands débats sur ce qu'on veut, nous les filles, qu'on nous fasse la cour ou qu'on soit honnête avec nous, mais y'en aura pour des plombes.
Bon, passons au cul! Nan parce que moi c'était ça qui m'intéressait : comment est-ce qu'ils allaient pouvoir mettre à l'écran toutes ces scènes de sexe décrites si clairement dans le bouquin et qui en ont fait le succès? Et bien...comme au cinéma. On ne sait pas ce que pense Ana, on sait pas si elle jouit ou si elle kiffe juste la vibe, on voit des formes, des seins, des fesses, et ce qu'il y a dans leurs têtes, on l'ignore. Pas plus mal? Peut-être.
Bilan de la séance : bon, il ne se passe tout de même pas grand chose dans ce 1er volet. J'ai bien ri, parce qu'il y a vraiment des répliques pas possibles, et parce que bon dieu qu'elle est conne cette Anastasia. Qu'elle soit niaiseuse amoureux, attirée par l'homme sombre, je peux le concevoir. Mais enfin là, c'est un enchaînement de sonnettes d'alarme, et elle se contente de toujours sauter à pieds joints dans l’acquiescement bête. Oh, c'est pas parce qu'elle se rebelle 2 ou 3 fois pour faire mumuse qu'on est dupe : elle résiste pas beaucoup la coquine.
Au final, mon impression est assez conforme à ce que j'attendais : j'ai posé mon cerveau, ça fait du bien, j'ai rigolé, j'ai mangé plein de maïs soufflé, et maintenant Facebook me bombarde de publications suggérées sur la masturbation féminine et les tests pour savoir quelle soumise je suis.
Mais, il y a une chose à laquelle je ne m'attendais pas du tout du tout.
On voit un bout de teub.
Comme ça, soudainement, sans prévenir, alors que le reste du temps ça s'arrête toujours un poil avant.
Sacrée surprise pour un film sur le sexe.
ps: big up aux mecs qui sont venus en solo. J'espère que vous aurez réussi à choper à la sortie.
xx