Je vous en avais parlé le jour de son ouverture, et depuis cela s'est nettement confirmé : le Musée des Confluences est largement en passe de gagner son pari et de faire taire toutes les mauvaises langues qui ne croyaient pas en ce projet exceptionnel à tous les niveaux.
Il y a une petite semaine, j'ai eu la chance, grâce à l'agence Milk and Mint, de faire une visite privée en nocturne des différentes salles (lors de ma première visite avant l'ouverture , le musée était pas encore totalement finalisée,) et j'ai pu vérifier à quel point ce musée recouvrait quantités de merveilles qu’énormément de visiteurs ont déjà pu admirer en même pas deux mois.
Si je reviendrais longuement dans un prochain billet sur ce musée et notamment sur ses salles d'expos permanentes, je voudrais commencer par vous parler d'une exposition temporaire, qui vient juste d'être inaugurée et qui vaut vraiment le coup d'oeil, tant elle est épatante du début à la fin. Il s'agit de lexposition « À la conquête du pôle »; du 13 février au 28 juin 2015.
C'est une exposition consacrée à la conquête de l'Antarctique, dernière terre inexplorée du XXe siècle. Elle relate la course vers la dernière grande récompense géographique qu’offrait la Terre au début du XXe siècle : le pôle Sud.
Entre objets et récits, on découvre cette terre froide conquise entre 1911 et 1912 par deux explorateurs différents. On y voit donc la course effrenée que se sont livrés entre 1911 et 1912, deux explorateurs, le Norvégien Roald Amundsen (1871-1928) et le capitaine britannique Robert Scott (1868-1912), course de près de 3 000 km pour atteindre le pôle Sud, avant de revenir à leur camp de base le long de la barrière de Ross.
Y sont présentées les deux équipes, leurs motivations et les étapes de leur préparation qui révèlent des stratégies et des équipements radicalement opposés.
L’équipe norvégienne part d’Oslo à bord du voilier Fram le 3 juin 1910. Elle privilégie les chiens (130) pour tracter les traîneaux et concentre son parcours sur un objectif unique : atteindre le pôle. Elle réussira à l’atteindre le 14 décembre 1912.
L’équipe anglaise comporte des chiens, des véhicules motorisés à chenilles et poneys et mène en parallèle une exploration scientifique telle que la collecte d’espèces encore méconnues. Les membres de l’équipe de Scott durent finalement tracter eux-mêmes leurs traîneaux lourdement chargés. S’ils atteignent le pôle le 17 janvier 1912, la marche de retour de 1 300 kilomètres leur est fatale. Une équipe de secours ne retrouvera leurs corps qu’en novembre 1912.
Des objets ayant appartenu aux explorateurs et des reconstitutions, comme l’atelier de réparation de traîneaux aménagé sous la glace par Amundsen ou le dortoir de Scott, sont exposés et rendent le visiteur actif, comme si ce dernier était à l'intérieur au cœur de cette expédition, avec à la fin de l'exposition un TEST à faire pour savoir si on aurait pu faire la même épopée (personnellement, on ma conseillé de privilégier un travail de bureau, étonnant, non?).
On n'oubliera pas de jeter un oeil sur les différentes photos exposées qui nous expliquent comment le continent Antarctique est utilisé aujourd’hui pour des recherches scientifiques et comment y vivent les chercheurs.
Bref, une épopée passionnante à suivre qui est parfaitement mise en valeur par la belle scénographie choisie par le conservateur de l'exposition, on peut dire que le visiteur se sent totalement en immersion, comme ces quelques photos de l'exposition peuvent vous le montrer :
"Bref, A la conquête du pôle Sud" est l'occasion idéale de découvrir ce musée des Confluences qui ne risque pas désemplir avec les actuelles vacances d'hiver.
Photos 2,3,5,10© AMNH Library
Photos 1,4,6,7© Baz’art
Et 9© Thomas Jouanneau "L’arrivée sur la terre Adélie -"
Et pour parler plus généralement du musée, et notamment par le prisme de son architecture, je voudrais dire un mot de l'ouvrage Confluences. Genèse d’un musée, paru en décembre dernier pour l'ouverture du Musée chez Flmmarion.
L'ouvrage revient dans le détail sur le geste architectural exceptionnel imaginé par l’agence Coop Himmelb(l)au répond pleinement à l' ambition initiale de devenir un lieu d’échanges, de croisement des regards. Des premières esquisses du bâtiment à la complexe mise en œuvre de son chantier, Confluences. Genèse d’un musée retrace les étapes de la construction. Sa reliure et sa mise en page audacieuse permettent ainsi de nous faire découvrir toutes les facettes de ce qui est quand même une véritable prouesse d’architecture.
Un ouvrage très sérieux et documenté, présenté dans une belle chemise parfaitement adaptée...