Le président russe Vladimir Poutine a appelé les soldats ukrainiens
encerclés par les séparatistes à Debaltseve, dans l’est de l’Ukraine, à «déposer les armes», afin que le cessez-le-feu conclu à Minsk puisse entrer en vigueur dimanche comme prévu.
Les séparatistes «partent bien sûr du principe que ce groupe [de soldats] déposera les armes»
avant l’établissement du cessez-le-feu, a indiqué M. Poutine. Le Groupe
de contact, constitué d’émissaires ukrainiens, russes et de
l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), a
signé jeudi avec les rebelles un accord portant notamment sur un
cessez-le-feu dès le 15 février dans l’est de l’Ukraine, après 16 heures
de difficiles négociations.
«Les représentants du gouvernement ukrainien considèrent qu’il n’y a
pas d’encerclement et que tout se fera assez facilement. J’ai depuis le
début des doutes», a cependant dit le président russe.
Depuis fin janvier, les combats se sont intensifiés dans la ville de
Debaltseve, noeud ferroviaire stratégique dont la chute serait un
nouveau coup dur pour Kiev. Le président russe, qui a demandé «aux deux parties de faire preuve de retenue»,
a évoqué la possibilité d’un couloir d’évacuation des soldats
ukrainiens. Il a estimé que 6000 à 8000 soldats ukrainiens étaient
encerclés par les forces séparatistes, des propos aussitôt démentis par
un porte-parole de l’armée ukrainienne, Vladislav Seleznev, qui a assuré
qu’«il n’y avait pas de troupes ukrainiennes encerclées à Debaltseve».
Le porte-parole a cependant admis que la «situation» était «tendue».
Plus tôt, un autre porte-parole militaire ukrainien, Andriï Lyssenko,
avait affirmé que les séparatistes faisaient converger des armes lourdes
à Debaltseve, qui fait partie de la zone tampon établie par l’accord
signé par Kiev et les rebelles d’où les armes lourdes doivent être
retirées. «Une cinquantaine de chars, 40 lance-roquettes multiples
Grad, Ouragan et Smertch et autant de blindés ont traversé la frontière
russo-ukrainienne au poste de contrôle d’Izvariné», dans la région séparatiste prorusse de Lougansk, a déclaré Andriï Lyssenko. «L’ennemi
continue de renforcer ses positions sur les directions les plus
dangereuses: dans le nord-est de la région de Lougansk et près de
Debaltseve», à mi-chemin entre les capitales séparatistes de Donetsk et Lougansk, selon lui.
Source : LeDevoir