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Paris – Disparation des cercles Wagram, Cadet… Pourquoi ?

Publié le 12 février 2015 par Sébastien Glotin @blogromainparis

Les cercles de jeux parisiens ferment leurs portes, retour sur la fin de la légende de ces clubs réservés aux élites…


Enquêtes judiciaires, guerre des polices et annonce d’un nouveau décret… Les tables parisiennes ferment les unes après les autres. Et les professionnels du casino avancent leurs pions. Titrait le quotidien Libération, à ce sujet.


Cercle Wagram

C’est une étrange malédiction qui touche les cercles de poker dans la capitale depuis quelques mois. Sur les dix qui existaient en 2014, ils ne sont plus que deux encore ouverts en 2015.

Les raisons de ce déclin sont multiples :

  • Elles viennent surtout de la grande popularité du poker en ligne qui a su s’accaparer le marché de manière significative et ne laissant aux établissements de la capitale qu’une part minime de cette activité.
  • L’actualisation de la loi sur les cercles de jeux, inchangée depuis 1947, aura été le coup fatal pour nombre d’entre eux, même les plus célèbres. Certains pensent que ces fermetures annoncent l’arrivée prochaine des casinos dans la ville, simple hypothèse pour le moment.
  • Enfin la justice se mêlant significativement des activités illicites connues de tous et de la majorité de ces établissements.

 Aviation Club de France


 C’en est donc quasi fini du célèbre Aviation Club de France, figure emblématique des Champs Elysées. Créé en 1907 par des aviateurs, ce club s’est petit à petit ouvert en acceptant tout le monde à partir de 1925, puis en proposant des tables de poker en 1995. Une implantation sur l’Avenue la plus mythique de Paris, à deux pas de l’Arc de Triomphe, riche d’une histoire et d’une popularité énorme. Les clients et joueurs délaissent les lieux, le romantisme de cet endroit lounge et obscur, réputé pour son ambiance irréelle tente de subsister tant bien que mal.

Aviation Club de France - Paris Champs Elysées


 La fin du cercle Cadet


Le Cercle Cadet aura connu le même triste sort l’année dernière, suite à une perquisition de police concernant différents faits (blanchiment d’argent, irrégularités au code du travail…). Certainement le plus beau de tous, installé dans un immeuble art/déco des années 1920, dans le 9ème arrondissement, à quelques rues de la place Vendôme, il était réputé pour sa grandeur et sa modernité. Il laisse là-aussi de nombreux joueurs orphelins et incrédules face à la brusque disparition de leur établissement préféré.


Le Cercle Clichy Montmartre


Il ne reste donc plus que quelques résistants, tels que le Cercle Clichy Montmartre.

Situé dans le quartier historique de Montmartre, cette ancienne brasserie est transformée en Académie de Billard puis en cercle de jeux en 1947. On y trouve notamment une sublime verrière datant de 1901, ainsi que des moulures d’époque sur le haut plafond majestueux. C’est donc ici que se déplacent les irréductibles du poker, pas encore prêts à se laisser entraîner sur Internet. Attention, même si le Cercle Clichy Montmartre est accessible à tout le monde, une tenue correcte est exigée, ainsi qu’une bonne connaissance du poker, mieux vaut en maîtriser toutes les règles avant de s’y présenter.

Cercle Clichy Montmartre

L’autre cercle toujours ouvert s’appelle le Club Anglais au 4 Bd des .Capucines. Beaucoup plus sélectif que les autres, ce club mystérieux, situé juste à côté du métro Opéra, reste assez peu connu, et serait essentiellement fréquenté par des parieurs asiatiques, le poker n’y serait même pas pratiqué, et les prix d’entrée seraient incroyablement élevés. Tout un mystère, comme c’est bien souvent le cas pour ces établissements.

En résumé, le poker a perdu la plupart de ses grands bastions Parisiens, en sachant que les casinos sont interdits dans la capitale (le plus proche, étant celui d’Enghien les Bains dans le Val d’Oise), c’est sur le net que les joueurs se retrouvent, agrandissant chaque jour  une communauté réunissant de plus en plus de joueurs novices comme confirmés. Les temps changent, et les cercles de jeux n’échappent pas à la crise et à surtout à l’évolution de la société et de l’ère numérique, mais sont également les victimes de la gestion sulfureuse des gérants liés au grand banditisme…

Une nouvelle page se tourne, seuls subsisteront un ou deux établissements, qui continueront de réunir les passionnés…

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