Le lavage des mains en milieu de soin a ses règles et lorsqu’elles sont bien appliquées permet de de réduire de 40% le risque d’infections nosocomiales. Il n’est donc pas question de le remettre en cause mais, de prendre des mesures pour limiter les problèmes d’irritation de la peau qui touchent avec une incidence élevée, les professionnels de santé. C’est le bilan proposé par cette étude de l’Université de Manchester qui révèle que les soignants sont 4,5 fois plus susceptibles de souffrir de dermatite.
Recommandations d’hygiène des mains et dermatite de contact : L’étude fait le lien entre la mise en œuvre, au Royaume-Uni, par le National Health Service et en 1999 de campagnes de prévention des infections associées aux soins (IAS), en particulier pour lutter contre les infections nosocomiales à SARM et à C. difficile, la fréquence du lavage des mains avec du savon ou de l’alcool désinfectant chez les personnels de santé, et l’incidence de la dermatite. Cette incidence a alors été multipliée par 4,5 fois chez les professionnels de santé.
Ce bilan, issu de l’analyse d’une base de données nationale en dermatologie sur la période 1996- 2012 constate précisément que sur 7.138 cas de dermatite par contact irritant rapportés, 1.796 concernent des professionnels de santé. Une fois ventilées par année, ces données révèlent la hausse du nombre de dermatites après la mise en œuvre des nouvelles recommandations.
La dermatite des mains est contre-productive par rapport aux bonnes pratiques de lavage des mains : La conclusion du Dr Jill Stocks, auteur principal de l’étude, n’est pas de remettre en cause ces campagnes visant à réduire les infections nosocomiales et leur efficacité sur le terrain, mais d’appeler à la prise de mesures pour éviter la dermatite chez les personnels de santé. Ne serait-ce que parce que leurs conséquences sont évidemment contre-productives par rapport aux objectifs de campagnes de lutte contre les infections nosocomiales. Il est clair qu’une peau déjà irritée et endommagée est un frein au lavage des mains.
Il s’agit donc d’opter pour des produits moins irritants et de mettre en œuvre des pratiques dans les établissements pour prévenir la dermatite de contact.
Source: British Journal of Dermatology Feb 2015 DOI: 10.1111/bjd.13719 The impact of national level interventions to improve hygiene on the incidence of irritant contact dermatitis in healthcare workers: changes in incidence from 1996-2012 and interrupted times series analysis (Visuel@© jamstockfoto – Fotolia.com)
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