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Les paysans bio veulent leurs aides comme les autres

Publié le 11 février 2015 par Blanchemanche
#bio #agriculturenaturelle
Pour la deuxième année, les aides à l’agriculture biologique arrivent en retard dans les exploitations. Un manque de soutien manifeste à la filière, estiment les paysans concernés.Les paysans convertis à l’agriculture biologique en Charente-Maritime sont venus exprimer leur dépit à la préfecture.Les paysans convertis à l’agriculture biologique en Charente-Maritime sont venus exprimer leur dépit à la préfecture.. PHOTO/Photo A. M.Ni tracts ni banderoles et, il faut le dire, fort peu de monde. Les paysans convertis à l’agriculture biologique en Charente-Maritime - on y compte environ 300 fermes bio et 850 dans l’ensemble du Poitou-Charentes - n’avaient pas tous fait le déplacement hier matin pour venir exprimer leur dépit à la préfecture à La Rochelle."Partout en France, et pas seulement ici, les aides de l’État à l’agriculture bio n’ont été versées en 2014 qu’à 50%. Le reste, qui devait arriver avant le 31 décembre, n’est toujours pas parvenu dans les entreprises, résumait Vincent David, éleveur bovin à Port-d’Envaux. En janvier, nous avons des échéances, des assurances à payer, des crédits. L’équilibre de nos exploitations intègre ces aides et pour la deuxième année de suite, elles n’arrivent pas au bon moment alors qu’elles sont versées à l’agriculture conventionnelle."Sans pousser plus loin la comparaison, Vincent David et ses collègues relèvent là une incohérence entre "les discours gouvernementaux, l’annonce d’un objectif de 20% de bio en 2020, etc., et la réalité de nos tracas administratifs". "Avec ces retards de paiement, on pénalise le développement du bio. Nos voisins, qui réfléchissent à une éventuelle conversion, se disent que les aides ne sont pas si faciles à obtenir."Des craintes pour les subventionsAu sortir de son entretien en préfecture, Mireille Fontan, présidente du Groupement des agriculteurs biologiques (GAB) 17 ne pouvait rien annoncer d’autre que le possible déblocage des fonds d’ici début mars, selon la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM). "Nous avons aussi exprimé nos craintes concernant la baisse des subventions aux structures comme le GAB 17. Comment faire grimper la part du bio dans les cantines, objectif annoncé par le gouvernement, si on n’a pas les gens pour structurer les réseaux de production?"Bref, les tenants de cette agriculture ont quelques sujets de mécontentement dans la région. Et en particulier Benoît Biteau, conseiller régional (PRG) et paysan bio du côté de Sablonceaux en Charente-Maritime.Depuis 2011, il ne parvient pas à obtenir certaines aides réservées à l’agriculture biologique, au prétexte qu’il a déjà des financements liés à la politique agricole commune (PAC) pour cesser d’irriguer 75 hectares de surface. "Partout ailleurs, mes collègues perçoivent ces deux types d’aides. En ce qui me concerne, cela représente un manque à gagner de 45 000 euros qui mettrait en danger ma ferme sans la compréhension de mon banquier."Benoît Biteau a porté l’affaire devant le tribunal administratif qui doit rendre son jugement demain. Une pétition sur change.org, pour l’appuyer, a déjà recueilli 19 000 signatures tandis que l’association Nature Environnement 17 communique son soutien à "cet agriculteur bio qui diminue l’irrigation, change de pratiques, préserve la qualité des sols, de l’eau, de l’air, la biodiversité et se voit infliger une double peine car la conduite d’une exploitation en biologie est déjà un investissement important".par Agnès MARRONCLE 11/02/2015http://www.charentelibre.fr/2015/02/11/les-paysans-bio-veulent-leurs-aides-comme-les-autres,1939776.php

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