La vache… 14 ans !
Dans 2 ans c’est le permis accompagné….
Dans 4 ans… tes 18 ans…le bac…
Dans 6 ans… tes 20 ans….
La vache…14 ans.
Je ne sais pas quoi dire d’autre que…la vache !
Ce petit être que j’ai porté pendant 9 mois, que j’ai mis au monde une nuit très froide de février 2001 avec au loin les Pyrénées enneigées est devenu…ce grand dadais de 14 ans…La vache…
Mon bébé…
Celui pour lequel je n’arrive pas à maitriser mes émotions et qui m’en procure le plus.
Celui pour qui mon coeur a explosé et les larmes ont coulées chaque fois qu’il s’est fait mal, qu’il a fait un spectacle avec l’école, le centre aéré et j’en passe, chaque fois que je l’ai laissé partir quelque part (pourtant ça fait 10 ans que je le laisse filer vivre ses propres aventures plusieurs semaines par an. Divorce oblige), chaque fois qu’il fait une bonne blague ou qu’il me rend fière.
Celui aussi qui arrive le plus facilement à me faire sortir de mes gongs. Il est celui qui me fait, moi, petite nana d’1m50, me transformer en dragon.
Il est celui qui me fait le plus rire aussi. Un vrai clown ! Quel dommage qu’il refuse de monter sur scène, il ferait un carton !
Il est celui pour qui je me plierais en quatre, pour qui je gravirais des montagnes, pour qui j’irais contre toutes les tempêtes.
Il est celui pour qui je veux la plus belle des vies. Pour qui je me remets sans cesse en question.
A 14 ans, il ne voit pas tout cela. Il le sait, au fond de lui, j’en suis certaine mais il ne le voit pas. Comme nous, à 14 ans, nous ne nous rendions pas compte de ce que nos parents faisaient pour nous.
A 14 ans on a une maman méchante, qui fait tout pour lui pourrir la vie (mais biensûuuuur).
Moi je le regarder grandir, évolué, de plus en plus loin mais avec toujours une attention constante.
Les câlins se font de plus en plus rare, les confidences n’en parlons même pas.
Cela me fait rire parfois. Souvent. Son petit début de moustache, ses jambes qui ressemblent de plus en plus à celles d’un homme (ça fait sacrément bizarre !), ses pieds devenus des péniches, les hormones qui se chamboulent et donnent à sa chambre comme une odeur de… fennec !
Le soir lorsque cela nous arrive encore de nous brosser les dents ensemble dans la salle de bain on se marre de voir à quel point il me dépasse (Et Bim, 1,70m le gaillard).
Sa voix qui oscille entre le très grave et le très aiguë (j’essaie de ne pas rire, je vous jure).
Ces semaines où ce n’est même pas la peine de lui adresser la parole sous peine de se faire rembarrer ou puis d’autres où c’est la joie de vivre incarnée et où il est quasiment impossible de le faire se taire.
Je ne lui jette pas la pierre car je me souviens de mon comportement à son âge.
J’observe celui qu’il est, celui qu’il devient. Ses nombreuses ressemblances physiques avec son père, caractérielles avec sa grand-mère. Son nez quand même qui vient de moi. Et son éducation, surtout.
J’admire son intelligence, ses capacités scientifiques et mathématiques moi qui n’ai jamais rien compris à ces deux matières, sa persévérance lorsqu’il veut quelque chose, ses aptitudes sportives.
J’exècre sa flemmardise, son manque de jugeote liée à son âge parfois, sa mauvaise foi, sa mémoire de poisson rouge.
Je le trouve beau quand lui ne supporte pas de se voir en photo ou dans un miroir.
Je me demande quel adulte il sera. Si j’ai bien fais mon job.
A quand viendra la prochaine tempête.
Malgré nos divergences, cette distance qu’il prend, nécessaire à sa propre construction, cette complicité extrême que nous avions lorsqu’il était petit et qui avec l’âge se fait moindre, lui et moi nous avons grandit ensemble, nous avons vécu des vents et des marées, d’immenses bonheurs, on s’aime très fort, on se marre énormément, on se fight pas mal et je crois que pour son âge, il est plutôt bien dans ses baskets (pointure 43 !) ce qui pour moi, est la plus grande des victoires.
Mon bébé a 14 ans et rien que de l’écrire me revoilà submergée par l’émotion.