Jusqu’au 28 février, l’artiste Maxime Frairot a accroché ses « Portraits de famille » aux cimaises de la Galerie La Source (Fontaine les Dijon, du mercredi au dimanche 15h30-18h30).
Drôle d’humanité! Humanité drôle! Maxime Frairot peint des hommes, des femmes et des enfants tout de guingois, aux crânes difformes, aux membres atrophiés, aux yeux démesurés, décalés et asymétriques, aux habits ringards (on croirait les Deschiens!)… Des personnages qui nous font face, qui nous fixent de leurs yeux énormes (passés à la loupe!!), qui semblent poser pour des photos de famille, qui attendent on ne sait quoi, souvent figés, serrés les uns contre les autres…
On hésite, en les regardant, entre le fou-rire et l’angoisse. Ils sont impressionnants, ça c’est sûr. Et attachants, finalement! Ils intriguent. Ils gênent ou attirent. Sont-ils étonnés, apeurés, indifférents, soumis, timides, curieux, attentifs…? Énigmatiques, oui!
En tout cas, c’est un travail intéressant. Qui pourrait se rapprocher de l’art singulier (art brut). Intéressants ce graphisme très particulier autour des yeux, ce patchwork de couleurs et de dessins utilisé pour les vêtements (petites fleurs, petits pois, carreaux, rayures… ) que l’on croirait parfois découpages et collages mais qui n’en sont pas toujours, ce mélange habile de techniques fusain, pastel, crayon de couleur, acrylique, huile, ces accumulations qui communiquent toute leur force aux toiles, ce côté catalogue… Peut-être également un caractère BD ou dessin humoristique.
Il y a une audace, une liberté, une inventivité, chez cet artiste , qui sont plutôt sympas. Il s’évertue à dire qu’il n’a pas de message à transmettre. Qu’il n’est qu’un peintre qui s’amuse. Certes. On le croit. Mais on ne peut s’empêcher de penser caricature (de quoi? de qui? de nous?), de penser vision personnelle sortie d’une imagination fertile, assortie d’un humour décalé tout à fait savoureux, de penser observation fine de nos concitoyens: la maigriotte, la bien en chair, la vieille qui essaie de se rajeunir, la toute cassée déhanchée, le monsieur trop cravaté etc. Bien vu!
On pourrait craindre un attachement à un principe, à un « truc » qui « marche », à un systématisme. Depuis des années, en effet, Maxime Frairot demeure dans le même style de peinture. Cependant, à bien y regarder, il y a diversité malgré tout. Les visages sont ressemblants, certes, mais tous différents! Et puis, les formats sont variés, et de temps à autre, l’évolution de l’artiste se fait sentir (voir la toile à droite en entrant dans la Galerie).
Cliquer sur les visuels pour agrandir, en deux fois Lire aussi un texte que j’avais écrit en 2011, librement inspiré par l’œuvre de Maxime Frairot, en catégorie « Textes en résonance » sur ce blog. http://www.doudonleblog.fr/category/textes-en-resonnance/