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La première concerne la suite donnée aux événements liés aux attentats de début janvier. Il y avait longtemps que la profession n'avait été ainsi encensée. Il aura fallu quelques cadavres, devenus des martyrs pour que l'opinion publique se remémore le rôle que les journalistes sont en partie censés jouer dans notre société. C'est tant mieux. Toutefois et rapidement, une pratique de la profession a vite été remise en cause avec le suivi à la seconde près de la prise d'otages à l'Hyper Casher. Les journalistes de la télévision devaient-ils en effet diffuser les images violentes de l'assaut de la police dans la boutique, ont-ils mis en danger la vie de certains otages? L'on pourra dire ce que l'on veut du journaliste, mais c'est une profession qui n'hésite pas à se remettre en cause. Habituée à être régulièrement attaquée, tout aussi régulièrement elle organise des séances d'auto-critique. Maintenant à savoir si cela sert vraiment à quelque chose, mais enfin elle le fait. Ce n'est pas forcément le cas pour d'autres professions qui semblent beaucoup plus lentes à le faire. Mais ce n'est pas notre propos d'aujourd'hui.
Nous voici rassurés, les journalistes savent s'interroger et se demander comment ils pourraient mieux pratiquer leur métier. N'ont-ils pas d'ailleurs plusieurs sites dédiés à cette critique des médias. Les deux bords politiques sont ainsi représentés. En France, la gauche avec Acrimed et la droite avec OJIM. Sans oublier Mediapart et Arrêt sur images, qui eux ne sont pas spécialistes de la critique des médias en général mais qui parfois savent aussi très bien le faire. Arrêt sur image qui a d'ailleurs publié aujourd'hui, suite à l'article paru dans le Monde, un démenti du Raid sur la version des faits proposés par BFM TV, version qui précise que la chaîne et son présentateur Dominique Rizet aurait mis en danger la vie des otages parce que en contact avec une source du Raid.
Il semblerait donc que la profession soit sous contrôle et que les meilleurs de nos journalistes d'investigation soient sur le coup. Cela pourrait être rassurant. Pas forcément.
Les chevaliers blancs n'existent pas. Il y a seulement des gens qui font leur job parfois bien et parfois moins. Comme tout le monde. Et puis ce n'est pas parce qu'un jour ont l'a moins bien fait qu'il faut s'empêcher à vie de prendre à nouveau la parole. Qui n'a jamais fait d'erreurs?
Justement en parlant d'erreurs voire de malhonnêteté, cela me donne envie de revenir sur l'affaire de l'ancienne directrice exécutive de l'école de journalisme de Sciences Po.
C'est Daniel Schneidermann, le directeur de publication du site Arrêt sur image qui a dénoncé sa consœur Agnès Chauveau. Suite à cette dénonciation d'un manque semble-t-il flagrant de déontologie, cette dernière a été licenciée par Bruno Patino le directeur - le vrai - de l'école de journalisme de Sciences Po. Évidemment, le fait que cette journaliste enseigne n'était pas fait pour arranger les choses. Si une tricheuse enseigne à des apprentis journalistes, cela ne va plus. Qu'Agnès Chauveau est abusée du copier-coller, c'est tout à fait possible, la pratique est courante. Le faire remarquer, pourquoi pas? Mais je ne sais pas pourquoi cela me laisse un goût amer dans la bouche. Comme si cette dernière avait servi au mieux de bouc émissaire, au pire de ...?. Personne dans la profession ne peut se targuer de ne jamais avoir utilisé de telles méthodes. Plus ou moins certes, et peut-être qu'Agnès Chauveau a-t-elle abusé... je ne sais pas, mais je n'aime pas. Je n'aime pas que certains dénoncent et que d'autres trinquent et que personne dans la profession, encore une fois, sauf erreur, n'ait réagi. Le procès a été rapide et le verdict irrévocable. J'espère que les chevaliers blancs de la profession continuent à bien dormir sur leurs deux oreilles? Et ne nous y méprenons pas, la critique des médias, des méthodes utilisées, est indispensable, la remise en cause de la pratique journaliste nécessaire, mais le but, n'est-ce pas, est d'avancer pour mieux exercer notre métier, pour l'enseigner avec lucidité et non pas de laisser des cadavres, quels qu'ils soient derrière nous.