Fleuve Editions, 13 novembre 2013, 336 pages
Résumé de l'éditeur :
Hier encore, François était quelqu'un. Un homme qu'on regardait avec admiration, avec envie. Aujourd'hui, il n'est plus qu'un fugitif qui tente d'échapper à son assassin. Qui le rattrapera, où qu'il aille. Quoi qu'il fasse. La mort est certaine. L'issue, forcément fatale. Ce n'est plus qu'une question de temps. Il vient à peine de le comprendre.
Paul regarde derrière lui ; il voit la cohorte des victimes qui hurlent vengeance. Il paye le prix de ses fautes. Ne pas pleurer. Ne pas perdre de temps. Accélérer. L'échéance approche. Je vais mourir.
Dans la même voiture, sur une même route, deux hommes que tout semble opposer et qui pourtant fuient ensemble leurs destins différents. Rouler droit devant, admirer la mer. Faire ce qu'ils n'ont jamais fait. Vivre des choses insensées. Vivre surtout... Car après tout, pourquoi tenter sans cesse de trouver des explications ?
Mon avis :
Quel road-movie à la française : sur l'autoroute ou les petites de l'arrière-pays niçois. Dans la banlieue lyonnaise ou à Lille.
Un avocat d'affaire et un petit truand réuni par un seul but : la fuite.
L'auteur change de catégorie dans le roman noir et nous fait lire un roman plus classique avec un arrière plan politique intéressant.
Au programme : la fin de vie et l'acharnement thérapeutique (Satan en blouse blanche ?) mais aussi le traffic d'êtres humains et surtout le scandale de nos déchets occidentaux rejetés en Afrique.
C'est de ce fait divers-là que part Karine Giebel pour construire son roman : l'assasinat de la journaliste italienne Haria Alpi et de son cadreur Miran Hrovatin, le 20 mars 1994 à Mogadiscio en Somalie. Ils menaient une enquête sur un trafic international de déchets toxiques et avient réunis suffisement de preuves pour faire éclater le scandale. L'assasinat n'a jamais été élucidé et tous les documents réunis par cette journaliste ont disparu. Elle avait 33 ans.
Un bel hommage.
L'image que je retiendrai (attention spoiler) :
L'auteure reste fidèle à elle-même, Paul est obligé de reprendre son Beretta du coffre où il l'avait soigneusement enfermé, même au bout du monde.