Une indication précieuse pour les professionnels de la santé de la Femme, qui pourront mieux détecter les patientes à risque de SCF.
Il s’agit d’une étude cas-témoins de long terme sur la SFC et autres maladies entrainant la fatigue, menée en Géorgie, auprès de 84 femmes atteintes du SFC et 73 femmes témoins en bonne santé. Ces participantes ont renseigné par questionnaire leurs antécédents gynécologiques. L’analyse révèle des différences frappantes entre ces 2 groupes :
· Les femmes atteintes du SFC sont environ 12 fois plus susceptibles de ressentir des douleurs pelviennes non liées aux règles mais liées à un dysfonctionnement du plancher pelvien, une cystite ou un syndrome de la vessie douloureuse ou encore un syndrome du côlon irritable,
· Ces patientes signalent également des saignements excessifs (74% vs 42%) beaucoup plus souvent, ainsi que des saignements (plus fréquents) entre les périodes des règles (49% vs 23%),
· ainsi que des absences de règles (aménorrhées) plus fréquentes (38% vs 22%).
· Enfin, ces participantes sont plus susceptibles (57% vs 26%) d’avoir utilisé un traitement hormonal de substitution (THS) à d’autres fins que la contraception (par exemple pour traiter l’irrégularité des règles, des symptômes de la ménopause ou une perte osseuse).
Autre conclusion surprenante, l’association SFC et intervention gynécologique : La plupart 66%) des femmes atteintes du SFC ont subi au moins une intervention chirurgicale gynécologique, vs 32% des témoins et, le plus souvent, une hystérectomie (55% contre 19%). Enfin, ces femmes atteintes du SFC ont toujours le plus souvent (62% vs 33%) vécu une ménopause précoce (avant ou à 45 ans) et, le plus souvent, en raison de l’hystérectomie. Une hystérectomie motivée en général par la présence de saignements, chez ces femmes atteintes du SFC.
Le syndrome de fatigue chronique avait déjà été associé à des douleurs pelviennes et gynécologiques comme celles décrites dans l’endométriose, les ovaires polykystiques ou des anomalies ou irrégularités menstruelles. Cette étude est la première à démontrer un lien avec la ménopause précoce.
Certes davantage de recherches est nécessaire pour mieux comprendre le rôle des hormones sexuelles dans le développement et la durabilité de cette fatigue chronique, mais cette étude fournit déjà des pistes non négligeables aux professionnels de la Santé de la Femme, Gynécologues et Sages-Femmes, en cas de symptômes du SFC, tels que des troubles du sommeil ou de la mémoire, des douleurs musculaires et articulaires ou encore des symptômes plus sévères après l’effort.
Ici, les auteurs prennent très au sérieux un trouble trop récemment reconnu –dont par l’OMS- et au diagnostic complexe. Être conscient de l’association du SCF et de la ménopause précoce peut aider ces professionnels à diagnostiquer le CFS et la ménopause. Enfin, il reste à déterminer le sens de la relation : Est-ce la ménopause précoce qui est cause de ce type de problèmes de santé ou certains problèmes de santé encore non identifiés sont-ils de nature à déclencher une ménopause plus précoce?
Source: Menopause (In Press: August 2015) Early menopause and other gynecologic risk indicators for chronic fatigue syndrome in women (visuel Fotolia)