Il y a deux semaines, j’expliquais qu’à la suite d’élections menant une énième mouture de collectivistes au pouvoir, la Grèce avait, officiellement, choisi le communisme et, ce faisant, devrait soit renverser la table européenne en appuyant à fond sur l’accélérateur communiste, soit se transformer rapidement en démocrassie-sociale gluante, à l’instar d’une France perdue dans ses barbotages pédalo-flambistes. Et il n’aura pas fallu longtemps pour que ce choix s’opère : comme prévu, au pied du mur, le gouvernement Tsipras transige et tente l’apaisement.
Tout avait pourtant si bien commencé ! Pour le gouvernement Tsipras, nouvellement élu avec un soutien populaire historique, la voie était tracée, très simple, très droite et très à gauche. Le programme électoral était clair : en répudiant une partie substantielle de la dette, en faisant de nombreux et généreux cadeaux à une population toute heureuse de cette distribution gratuite, en renvoyant les méchants financiers à leurs cases, on allait voir ce qu’on allait voir et on allait remettre la Grèce sur la voie de la prospérité, des matins qui chantent et d’un collectivisme enfin assumé qui, comme chacun sait, résout les problèmes, lave plus blanc que blanc et guérit les écrouelles.
Les fanfaronnades des dirigeants grecs ne pouvaient pas tenir très longtemps et l’intransigeance des autres Européens renvoie en réalité directement à l’absence totale de marge de manœuvre … pour tout le monde. Et cette nervosité se traduit de façon très concrète.
Par exemple, on pourrait croire que l’annonce, vendredi 6 février, d’une dégradation de la note souveraine de la Grèce de B à B- (avec perspective négative) par Standard & Poors tient de la méchanceté à l’état pur, ou de la malice voire de l’acharnement. Mais même en imaginant qu’il existe une part de manipulation de la part d’autres États ou d’occultes financiers à gros cigares pour guider la main de S&P, et ce, avec un timing assez diabolique, la réalité suffit malheureusement à justifier pleinement cette dégradation, déjà annoncée le 29 janvier dernier, et directement corrélée aux finances actuelles du pays, très concrètement au bord de la faillite (on murmure qu’il ne resterait qu’une paire de milliards d’euros dans les caisses de l’État grec pour ses dépenses courantes avant la fin du mois de février, ce qui paraît franchement juste).
Et les analystes de S&P ne sont pas les seuls à être à ce point inquiet. Plusieurs figures ont exprimé de gros doutes sur la stabilité de la zone euro telle qu’on la connaît actuellement et, à plus long terme, sur sa propre survie. Et même si on doit se rappeler que Alan Greenspan, par exemple, fut l’artisan plus que contestable de la bulle immobilière américaine avec les conséquences désastreuses qu’on lui connaît, il n’en reste pas moins que les remarques qu’il a faites récemment au sujet de la Grèce synthétisent plutôt bien le sentiment général des observateurs un minimum au courant de la situation :
« Le problème est que je ne vois aucune façon que l’euro puisse continuer, à moins d’une intégration politique complète de tous les membres de la zone euro. Et vraiment, même en se contentant d’une intégration fiscale, ça ne suffira pas. »
L’autre versant du « problème grec », c’est qu’une sortie de la zone euro n’est tout simplement pas possible en l’état actuel des textes, ou, plus exactement, qu’il n’y a pas officiellement de plan B pour accompagner proprement une telle sortie. Et si elle n’est pas réalisée proprement, les conséquences peuvent être violentes, pour les marchés bien sûr, mais avant tout pour les populations (et pas seulement la grecque).
Pourtant, il existe un chemin, étroit, qui permettrait de revenir à une situation si ce n’est meilleure, au moins plus stable. Ce chemin passe par la réalisation que non, un gouvernement ne peut pas dépenser l’argent qu’il n’a pas, et doit donc se contenter des taxes et des impôts qu’il parvient à collecter. L’abandon pur et simple de tout nouvel emprunt semble impossible dans l’esprit des dirigeants grecs et européens, mais le cœur du problème est bien là.
D’autre part, la collecte des ressources financières d’un État ne peut être efficace qu’à partir du moment où elle est simple et lisible par tous. Ce n’est le cas ni en Grèce, ni, d’ailleurs, dans bien d’autres pays européens qui souffrent de plus en plus des mêmes maux, France en tête. Pour la Grèce, le fait d’imposer une flat tax assez basse permettrait de réamorcer une collecte décente, diminuerait la fraude fiscale endémique dans ce pays, et lui rendrait une attractivité depuis longtemps perdue, en rendant le coût de la fraude supérieur à celui du paiement des impôts. Notez que la recette, appliquée en France, produirait aussi d’excellents effets.
Comme on le voit, ces quelques mesures, fondamentales, nécessiteraient une remise en cause extrêmement profonde de la façon dont l’État grec est envisagé, réduirait l’intervention de l’État à son minimum vital (le domaine régalien, en fait). C’est, pour tout dire, à l’opposé diamétral de ce que Tsipras et ses amis collectivistes envisageaient très sérieusement, et c’est aussi assez éloigné de ce que les instances européennes prônent, les mains moites à l’idée qu’un échec se profile inéluctablement. Personne ne voudra donc les envisager, encore moins les mettre en place.
L’avenir m’apparaît bien sombre.
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