Photo Lars Haefner
La Foire du Livre de Jérusalem couronne Ismaïl Kadaré, écrivain albanais de grand talent qui puise son inspiration dans les mythes autant que dans le présent. Son parcours personnel a été marqué par les événements qui ont secoué son pays et en ont fait, un temps, un des Etats les plus fermés de la planète. J'ai eu le bonheur de le rencontrer deux fois, autour d'une des ruptures qui l'ont le plus marqué. En 1989, quelques jours avant la chute du Mur de Berlin, il vivait encore en Albanie et Le concert venait d'être traduit en français. Nous nous étions vus à Strasbourg. Un an plus tard, il quittait son pays pour la France, dans une sorte d'exil qui n'allait durer que peu de temps: il y est rentré en mai 1992 et je l'ai retrouvé à Liège en septembre de la même année, alors qu'il y présidait la Biennale de poésie et que La pyramide paraissait à Paris. Souvenirs de ces deux rencontres. Le concert (1989)Je crois que chacun a cette dimension mythologique. Mais l’écrivain la souligne, ou l’exorcise. La mythologie vit dans chacun des êtres, en profondeur. Et moi, comme écrivain, je l’ai tirée en surface. La pyramide (1992)