{Lecture} La machine à écrire de Bruno Tessarech

Par Alittlepieceof @Alittle_piece

 » Je suis un nègre. Quelqu’un qu’on paie pour écrire ce que les autres signent. Dans le dictionnaire, le mot figure entre négociation et neige. Après le commerce mais avant la blancheur immaculée.
Faisons court : le métier de nègre consiste à donner des idées aux cons et à fournir un style aux impuissants.  »

Paru en 1996 et premier roman de l’auteur, ce texte court m’a totalement captivée. Il est emprunt d’imagination, d’humour, de pertinence et d’épaisseur.
A travers cette histoire pleine d’originalité, et écrite avec une grande maitrise des mots, Tessarech nous parle du monde de la littérature et de l’édition. Du rôle de l’écrivain et de celui du nègre. De la difficulté de créer.
C’est extrêmement bien écrit, avec un riche vocabulaire et de nombreux clins d’oeil à des auteurs de renoms.
Ces quelques 200 pages se lisent très vite, avec plaisir. Car tout m’a séduit dans ce livre. Les personnages, l’histoire, les quelques petits éléments politiques en fond.
Louis, le personnage principal est assez complexe. Au départ je l’ai pris pour quelqu’un qui vraiment ne se prend pas pour de la merde avant de comprendre, assez vite, que c’est tout l’inverse. Il en viendra même à faire une grave dépression tant il se sent inconnu de lui même. Sa façon de voir le monde les gens peut sembler assez étonnante, très solitaire, très égoïste, totalement en marge de la société. Pourtant elle ne m’a pas semblé choquante. Car son point vue peut se défendre.
Il en ressort toutefois un profond mal-être et j’ai eu pitié de lui plusieurs fois.
Sa carrière de nègre n’en est pas moins rocambolesque et ce que je retiens de ce roman.