La voleuse de livres. Markus Zusak

Par Nelcie @celinelcie

Je suis allée voir La voleuse de livres au cinéma lors de sa sortie. J’ai tout simplement adoré, et j’avais donc ajouté à ma wishlist le roman dont a été adapté le film. Or, pendant le swap de l’avent avec Gagathe, j’ai eu la merveilleuse surprise de le découvrir parmi tous mes cadeaux. J’avoue que j’étais super contente, car ce roman me faisait vraiment envie, et si je ne l’avais pas eu pendant ce swap, je pense sincèrement que je me le serais acheté très rapidement.

Synopsis

Leur heure venue, bien peu sont ceux qui peuvent échapper à la Mort. Et, parmi eux, plus rares encore, ceux qui réussissent à éveiller Sa curiosité. Liesel Meminger y est parvenue. Trois fois cette fillette a croisé la Mort et trois fois la Mort s’est arrêtée. Est – ce son destin d’orpheline dans l’Allemagne nazie qui lui a valu cet intérêt inhabituel ou bien sa force extraordinaire face aux événements ? A moins que ce ne soit son secret… Celui qui l’a aidée à survivre. Celui qui a même inspiré à la Mort ce si joli surnom : la Voleuse de livres…

Mon avis

J’ai toujours pensé qu’en matière de littérature, la perfection n’existait pas. Que même dans un livre que j’adore, il y aurait toujours quelque chose qui me plait un peu moins. Que ce soit une description trop longue, un personnage trop cliché, une mise en page à laquelle je n’adhère pas…. Et même au-delà de ça, je ne pensais pas un jour lire un roman dont je n’avais rien à critiquer, pour la simple et bonne raison que nous avons chacun nos critères de choix, selon notre expérience, nos goûts, notre éducation… Et puis j’ai lu La voleuse de livres. Et j’ai beau chercher, je ne vois aucun défaut à ce roman, rien à critiquer. Bref, je viens de lire ce qui est à ce jour le plus beau livre de ma vie ! Oui oui, carrément !!
Et il faut évidemment que je vous parle de ce chef d’œuvre.

Dans ce roman, nous allons suivre Liesel, une jeune fille orpheline (ou considérée comme telle). Nous sommes en plein dans la Seconde Guerre Mondiale, et Liesel va se retrouver dans une famille d’accueil près de Muniche, en Allemagne. Pour ceux qui ne connaîtraient pas ce livre, je ne vous en dévoilerai pas plus. Je peux simplement vous dire, en imitant l’esprit du livre, qu’il sera question entre autre :
*D’un accordéoniste
*D’un boxeur juif
*D’un garçon aux cheveux jaune citron
*De vols de livres
*De cave
*De mort
*De football
*De morceaux de pain rassi
*De livres
*De mots

La première chose que l’on remarque en ouvrant le livre, c’est sa mise en page. Nous avons des chapitres courts, donc qui se lisent rapidement. De plus, chacun de ces chapitres est affublé d’un titre, toujours très pertinent, annonciateur des événements dont il sera question. Mais la grosse particularité de ce roman vient du fait que la narration est régulièrement entrecoupée par des petits encarts où le narrateur, ou plutôt la narratrice se fend de quelques appartés, des sortes de compléments d’informations pour aider le lecteur à mieux cerner l’histoire, ou à faire la connaissance d’un personnage. Pour ma part, c’est en voyant ce premier apparté que j’ai su que ce livre allait être un coup de cœur.
La narration, parlons-en justement ! Car celle qui nous raconte l’histoire n’est autre que La mort herself. Pourquoi elle ? Tout simplement car c’est elle qui a trouvé le livre de Liesel au milieu de ruines, que le livre l’a touchée (oui, la Mort est émotive) et qu’elle trouvait dommage de ne pas nous faire part de cette magnifique histoire. Or, « quand la mort vous raconte une histoire, vous avez tout intérêt à écouter ! ».
Pour l’anecdote, à un certain moment j’ai cru qu’il y avait des fautes dans mon édition. En effet, la Mort s’exprime au féminin, donc tout est conjugué au féminin. J’ai d’abord cru à une erreur, avant de réaliser que la seule Mort qui, à ma connaissance est un homme c’est celle du Disque-Monde… Les habitudes ont la vie dure ^^

Enfin, un dernier point à propos du style. Ce livre est classé en tant que roman pour jeunes adultes. Alors, certes le style est simple, très accessible au plus grand nombre, mais sincèrement, je ne vois pas pourquoi préciser roman pour « jeunes » adultes, car pour moi il s’adresse aussi bien aux jeunes qu’aux moins jeunes. En fait, c’est peut-être une illusion, mais j’ai l’impression qu’en France, à partir du moment où le personnage principal à moins de 20 ans, on classe le livre dans la catégorie Young adult. Je trouve ça vraiment dommage, parce que finalement ça cantonne certains livres inutilement. Enfin bref, revenons à notre voleuse de livres. Car vous parler du style c’est bien, mais il faut aussi que je vous dise également pourquoi j’ai adoré l’histoire !!

J’ai aimé découvrir cette histoire du point de vue de la Mort. Cette narratrice originale fait fi des conventions de récits ; comme par exemple nous annoncer par avance ce qui va se passer. Forcément, elle a tout vu, alors elle sait ! Mais comme elle le dit elle-même, « l’important n’est pas le résultat, mais comment c’est arrivé ». Et puis la Mort, ben elle peut faire preuve d’humilité, de tristesse, mais aussi de beaucoup d’humour. La Mort a un cœur, c’est une émotive !

Les personnages présents dans ce livre sont d’une précision, d’une réalité absolument fantastique. Que ce soit les personnages principaux ou les secondaires, aucun n’est mal exploité. Même celui qui n’apparaît qu’une fois trouve sa place dans le récit, et je n’en ai repéré aucun qui ne serve à rien.
L’autre force de ces personnages vient du fait qu’aucun n’est considéré comme un saint, ni comme le diable personnifié. Si l’on comprend bien que Liesel n’a pas une vie facile, pour autant on peut la voir faire des bêtises, surtout avec son ami Rudy, se fâcher avec sa mère d’adoption,  bref être une enfant comme les autres. A propos de Rudy, j’ai été étonnée de son importance dans cette histoire, car dans mon souvenir du film, il n’en avait pas autant. Et force est de conster que ce jeune garçon est bien attachant. Avec ses lubies, ses rêves, ses répliques parfois pas piquées des hannetons… J’avoue avoir rarement rencontré un personnage secondaire aussi bien travaillé… Quoique, les parents adoptifs de Liesel soient eux-même parfaitement décrits. J’ai adoré ce couple aussi bien victimes de la Guerre qui les dépasse, qu’acteurs d’une résistance à leur façon. Ce couple représente parfaitement la difficulté que pouvait représenter cette envie de vouloir se rebeller contre le régime Nazi, mais surtout de faire bonne figure face aux autres habitants dont on ne sait pas vraiment vers où se dirigent leurs véritables pensées. Sincèrement, comment ne pas s’attacher à un homme comme Hans, le père adoptif ? Un homme plein de simplicité, d’humilité, et avec un cœur aussi gros…

Enfin, il y a le contexte de l’histoire : La Seconde Guerre Mondiale en pleine Allemagne Nazi. On découvre le quotidien de ces gens qui pour la plupart subissent plus qu’ils ne sont acteurs. On découvre ces habitants dépassés par ces décisions prises par les autorités, comme par exemple envoyer des juifs vers un camp de travail forcé, ou encore assister à un autodafé. On assiste à ces nuits où ils doivent se réfugier dans les caves en vue d’éventuels bombardements. En somme, on assiste à cette Guerre subie par un peuple victime d’un homme fou.

Si je parle de victime, il ne s’agit en aucun cas de la part de l’auteur de faire de la victimisation gratuite et inutile. Comme je l’ai dit, dans cette histoire il n’y a pas de saint, pas de bourreau, et surtout il n’y a pas de pathos mièvre. Il y a des scènes tristes, émouvantes, des scènes qui vous tirent les larmes, mais ça, c’est juste parce qu’elle sont terriblement réalistes.

Des choses à dire pour vous convaincre de lire ce roman, je pourrais vous en donner encore plein ! Mais je vais m’arrêter là, et terminer cet article en vous invitant très, très fortement à vous diriger vers votre librairie préférée, votre bibliothèque, votre pal, en vous le faisant offrir, en l’empruntant à votre collègue ou votre concierge… afin de vous procurer ce livre et le lire. Parce qu’à mon sens, ce roman fait parti de ceux qui doivent être absolument lus une fois dans sa vie.

 Côté challenge 


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