" In onta alla cautissima flotta austriaca, occupata a covare senza fine dentro i porti sicuri la gloriuzza di Lissa, sono venuti col ferro e col fuoco a scuotere la prudenza nel suo più comodo rifugio i marinai d'Italia, che si ridono d'ogni sorta di reti e di sbarre, pronti sempre a osare l'inosabile ".
Gabrielle d'Annunzio était l'un des trente audacieux à avoir place dans trois MAS ( Motoscafi Armati Svan su nom de la société vénitienne qui avait construit ces bateau, et qui fut assez vite changée en Motoscafi Anti Sommergibile) partis de la Giudecca le 10 février 1918 à 10:45 heures du matin.
Les trois bateaux étaient le MAS 94 commandé par Andrea Ferrarini, le MAS 95 commandé par le lieutenant Profeta De Santis, et le MAS 96 commandé par Luigi Rizzo, un officier qui s'est couvert de gloire, et dans lequel avait embarqué Costanzo Ciano le commandant de l'opération et Gabrielle D'Annunzio.
Avant le départ, le poète-soldat harangua les hommes : Questa che noi siamo per compiere è una impresa da taciturni. Siamo un pugno di uomini su tre piccoli scafi. Più dei motori possono i cuori. Più dei siluri possono le volontà.
Cette opération commando avait été minutieusement préparée depuis le mois de janvier, quand, le 9, l'amiral Luigi Cito avait dicté ses ordres, et que, dès le lendemain, l'amiral Casanova, commandant le division navale de Venise, avait préparé dans le détail tout le déroulement de la mission.
Les ordres prévoyaient la formation de trois groupes de bâtiments pour remorquer et soutenir les trois MAS.
Le 1er groupe, sous le commandement du capitaine de frégate Pietro Lodolo, composé de l'explorateur Aquila, et des chasseurs Acerbi, Sirtori, Stocco, Ardente et Ardito, devait se poster à Porto Levante, prêts à intervenir sur ordre du Commandant en Chef de Venise.
Le 2ème groupe, sous le commandement du capitaine de frégate Arturo Ciano, composé des chasseurs Animoso, Audace et Abba devaient remorquer les MAS jusqu'à 20 miles de l'île de Susak (Sansego en italien), point de départ de la mission des commandos. Puis, ils devaient se positionner à une distance de 50 miles d'Ancône, pour fournir l'assistance aux MAS pour le retour.
Le 3ème groupe, sous le commandement du capitaine de corvette Matteo Spano, composé des torpilleurs 18 PN, 13 PN et 12 PN devaient remorquer les MAS de Punta Kabile di Cherso à Punta Sant'Andrea.
De plus, le sous-marin F5 devait rester tapis dans une zone de 15 miles à l'ouest de Pula, et le sous-marin F3 faire de même à 15 miles au sud de Cape Promontore.
Après quatorze heures de navigation, vers 22 heures le 10 février, les trois MAS ont commencé leur dangereux transfert entre l'île de Cres et la côté d'Istrie en direction de la baie de Bakar (Buccari en italien), où, selon les renseignements de l'espionage, se trouvaient plusieurs bâtiments militaires et commerciaux ennemis.
Peu près minuit, les trois MAS étaient dans la baie, sans avoir été repérés. Ils se répartirent leurs objectifs parmi les 3 cargos et le paquebot qu'ils pouvaient frapper.
Les bateaux étaient protégés par des filets et sur les six torpilles, une seule a explosé, mais si, militairement, ce ne fut pas une grande victoire, pour les autrichiens, l'audace et la témérité des commandos italiens fut un rude coup pour le moral des troupes.
Gabrielle D'Annunzio laissa alors flotter dans la baie trois bouteilles bouchées aux couleurs de l'Italie et contenant le message reproduit ci-dessus.
La plaisanterie eu un effet enthousiaste sur les troupes au combat sur plusieurs fronts, ainsi que sur l'ensemble de la population.
Plus tard, le soldat- poète publia " La beffa di Buccari": " Siamo trenta d'una sorte / e trentuno con la morte. / ... / Tutti tornano o nessuno. / Se non torna uno dei trenta / torna quella del trentuno... "