Officiellement, il s'agit de protéger le commerce. En réalité, l'opposition d'Hidalgo à la révision des valeurs locatives à Paris doit surtout à sa crainte de voir les bobos du centre-ville touchés par une fiscalité moins inéquitable.
Les Echos ont récemment confirmé : "qu'Hidago dit se méfier du « grand big bang de la fiscalité locale initié par Bercy ».
Elle a envoyé il y a quelques jours un courrier au ministre des Finances, Michel Sapin, pour protester contre les conditions de la réforme des bases locative. Evoqué depuis plusieurs années, ce projet vise à actualiser les bases qui servent à établir les impôts locaux (taxes d'habitation et foncière, et ex-taxe professionnelle). Ces bases, qui dépendent de plusieurs critères (catégorie du bien, surface, niveau du marché...) n'ont pas été revues depuis plus de quarante ans. Elles produisent des impôts parfois sans rapport avec la réalité...
Bercy a lancé en 2013 une première expérimentation sur les locaux commerciaux, qui doit être étendue aux logements cette année. A partir des informations collectées auprès des propriétaires, le fisc a élaboré de nouvelles grilles tarifaires, soumises aux élus fin 2014, pour une entrée en vigueur l'an prochain. C'est là que le bât blesse. « Plusieurs difficultés ne me paraissent pas avoir été suffisamment prises en compte », écrit Hidalgo. Son principal reproche : l'impact négatif sur les petits commerces de proximité, que Paris n'entend « en aucun cas fragiliser par des charges supplémentaires ». En outre, « de très nombreuses entreprises pourraient voir leurs impôts augmenter », ajoute-t-elle. Enfin, elle juge les simulations trop imprécises, le calendrier « trop ambitieux », et la concertation « insuffisante ».
Tout ceci est une vraie bouffonnerie et un exercice d'hypocrisie consommé.
Hidalgo oublie de dire que la réforme devrait être un jeu à somme nulle. Les bases locatives datent des années 70 où les 2ème, 3ème, 10ème, 11ème, 12ème, 13ème et 14ème arrondissements étaient encore habités par une population très diverse et souvent populaire avec des prix du logement en conséquence. Sa référence aux entreprises et petits commerces fait rire ...
La réalité est que, avec la hausse de la dette et des droits de mutation, la fiscalité parisienne protège l'électorat socialiste de l'essentiel du financement des gaspillages de la mairie. Les appartements de ces quartiers, pour certains devenus chics ou en tout cas nettement bobos, sont sous-taxés par rapport à ceux du sixième, septième, seizième et dix-septième notamment, autrefois seuls pourvoyeurs de domiciles pour les revenus aisés ou presque. Il se murmure que le seizième contribue à lui seul à un tiers de la fiscalité parisienne.
Pour éviter que ses électeurs ne se réveillent et découvrent que le banquet socialiste a un coût, il faut donc torpiller la réforme ou l'orienter dans la bonne direction.
C'est tout un art de mentir ...