Banshee // Saison 3. Episodes 3 et 4. A Fixer of Sorts / Real Life is the Nightmare.
Banshee prouve au travers de ces deux épisodes sa maîtrise des cliffanghers. En effet, à l’issue de l’épisode 3.03, le « Who the hell are you » était tout simplement excellent. Cela permet enfin de faire évoluer le secret de Hood. Plus de gens vont apprendre l’existence de sa véritable identité et c’est une façon comme une autre de nous engager sur une toute nouvelle direction. Mais « A Fixer of Sorts » est un épisode brillant, pas seulement pour cette conclusion qui laisse le téléspectateur sur les fesses mais également pour des séquences surprenantes démontrant encore une fois à quel point Banshee peut tout se permettre. Avec l’arrivée de Denis O’Hare au casting de Banshee dans le rôle d’un agent fédéral, la série se permet de remettre encore une fois en cause le personnage de Hood et son identité. On ouvre alors l’épisode de cette façon, mettant en péril la vie de notre héros. Qui pourrait bien avoir envie de déloger Hood de Banshee alors que ce dernier a finalement réussi à régler une bonne partie des problèmes de ce pays. Et l’on peut aussi se demander comment Hood fait pour rester à Banshee après avoir vécu toutes les horreurs qu’il a vécu. On a l’impression que Banshee est le lieu de rencontre des pires cinglés et criminels de tout le pays.
Le charisme de Denis O’Hare en impose tout de suite et c’est probablement l’une des raisons pour lesquelles l’ouverture de l’épisode est très réussie. Dans le rôle de l’agent Robert Phillips des affaires internes du FBI, Denis O’Hare s’intègre parfaitement à l’univers de Banshee, de plus ce qui me fascine chez ce personnage (que l’on sera probablement amenés à revoir prochainement dans la saison) c’est le fait qu’il parvient à condenser en son personnage le mix parfait entre l’arrogance que chacun doit avoir pour faire face à Hood mais également un côté étrange qui laisse penser qu’il ne nous dit pas tout. Car effectivement, il y a bien un twist autour de l’agent Phillips et de ce qu’il est réellement venu chercher à Banshee. Il enquête sur la disparition de l’agent Racine (incarnée l’an dernier par Zeljko Ivanek et qui n’avait pas fait long feu). L’alchimie entre les deux personnages est tout de même assez surprenante et c’est en grande partie pour cela que l’on ne peut qu’en redemander (et ce ne sera pas pour « Real Life is a Nightmare »). Pour en revenir à « A Fixer of Sorts », la journée de Hood va aller de galères en galères.
Il va dans un premier temps faire arrêter par Phillips et ensuite il va se faire kidnapper avec ce dernier par un groupe de personnage que Banshee va prendre le soin de connecter au reste de la série. Cela me plaît énormément ce que la série tente de faire à chaque fois qu’elle tente de relier des personnages les uns avec les autres. En tout cas, le but de cette série n’est pas de laisser Hood se la couler douce. Bien au contraire, tout est fait pour qu’il en prenne plein la tête. Hood a besoin de Banshee de toute façon afin de pouvoir se sentir exister en dehors d’une prison. Toute la scène sur le camion était forcément brillante. Le face à face était aussi étrange que fascinant. Encore une fois, Banshee utilise à merveille ses personnages et son univers. Que demander de plus. On n’oublie pas pour autant la mort de Nola Longshadow (incarnée par Odette Annable). La scène de sa mort est tout simplement graphique comme la série aime les mettre en scène. J’ai beaucoup aimé le résultat car la mise en scène autour de cette voiture utilise l’univers de cette série brillamment. Nola n’aura pas démérité alors que j’ai vraiment pensé qu’elle allait survivre jusqu’à ce qu’on lui enfonce la figurine Rolls Royce dans la gorge pour mieux accéder à sa trachée et la lui arracher.
La scène fait froid dans le dos mais c’est ce que l’on recherche tous, n’est-ce pas ? En tout cas, j’aime beaucoup voir la série s’amuser autant car si l’on peut ne pas aimer cette scène, on peut apprécier voir notre très cher obèse se faire écraser tel un moustique par son semi remorque, laissant derrière lui une trace digne d’un film d’horreur routier (vous savez, du genre de Une virée en Enfer par exemple). Antony Starr n’a plus rien à démontrer sous les traits de Lucas Hood et pourtant, il veut toujours nous prouver qu’il est excellent en toutes circonstances. Cela fonctionne d’ailleurs très bien dans ce sens là. Ensuite, j’aime beaucoup Deva. Cette dernière n’a pas froid aux yeux, encore moins quand il s’agit de s’offrir un petit tour en voiture histoire de créer un carambolage là aussi très réussi. La mise en scène de la série n’y est pas pour grand chose mais plutôt le fait que les cascades sont réalistes et réalisées pour la plupart réellement, sans avoir besoin d’effets spéciaux. Banshee est une série rustique, se rapprochant de pas mal de films des années 80 (comme L’Arme Fatale par exemple) pour notre plus grand plaisir. Carrie de son côté est en train de devenir complètement folle à son boulot de serveuse. Après tout, on sait pertinemment qu’elle n’est pas faite pour ça.
Mais dans combien de temps va t-on la revoir sur le devant de la scène ? Telle est la question. Heureusement que Job et Sugar sont également là de leur côté afin de nous offrir un registre complètement différent d’action. La série plonge alors dans une sorte de Mission : Impossible nouvelle génération. Il faut bien avouer que ce duo fonctionne du tonnerre. Avec « Real Life is the Nightmare », on sent que Banshee tente de faire la transition vers la seconde partie de la saison. L’issue de l’épisode avec cet assaut a de quoi tout de suite nous laissait imaginer un hommage à Assaut de John Carpenter, ce qui ne serait pas pour me déplaire. Au contraire, cela permet encore une fois de faire évoluer les références de Banshee mais également de resserrer les liens entre Kelly et Hood alors qu’elle a appris sa véritable identité au début de l’épisode. Le secret de Hood n’est plus un secret de polichinelle bien gardé. Mais peu importe. Le face à face entre les deux, délivré au début de l’épisode, n’est pas très important dans le sens où de toute façon le secret n’a pas encore de conséquences. Certes Kelly tente de dire à Hood de déguerpir de Banshee, de donner sa démission et de ne jamais revenir. Sauf que Hood tient trop à Banshee et Banshee a trop besoin de Hood.
C’est probablement ce dont Kelly va se rendre compte dans le prochain épisode. Dans cet épisode, nous effectuons une sorte de transition aussi étrange que passionnante. A la fois du point de vue de Job qui n’a de cesse d’être celui qui masque toutes les erreurs de Hood dans la hiérarchie policière (et il y en a encore une) mais également de toute l’histoire entre Proctor et Chayton. Ce dernier cherche à se venger, on l’a bien compris et bien que cela soit assez efficace en son genre pour le moment, je me demande s’ils vont pouvoir tenir la longueur de la saison. Car il y a du potentiel pour faire beaucoup plus de façon légèrement différente. L’épisode remet alors en cause pas mal de choses que la série a pu développer encore et encore, sans pour autant que cela ne soit de mauvaises ou bonnes idées. Deva est tout de même l’un des personnages les plus intéressants de ce début de saison. L’évolution du personnage dans le rôle de cette ado rebelle est jouissif comme tout. On est loin de ce que beaucoup de séries on pu rater dans le registre de l’adolescente qui prend les armes et veut faire sa rébellion. C’est appréciable que Banshee ne tombe pas dans les travers de beaucoup de séries mais il fallait s’y attendre de toute façon.
Que penser de Carrie maintenant ? La pauvre est en pleine transition elle aussi. Elle est en train de changer de direction en plein milieu de la saison histoire de nous dire qu’elle est encore là et qu’elle n’est pas oubliée. Carrie n’est pas le personnage dont Banshee a le plus besoin pour le moment de toute façon. Nous rappeler qu’elle est là est sympathique mais pas ce que j’attends avec impatience.
Note : 10/10 et 8.5/10. En bref, deux excellents épisodes de Banshee.