S'il n'y avait qu'un seul film à voir en janvier 2015, selon la grande majorité des cinéphiles que je suis sur twitter ou autres réseaux sociaux ( bon il y a eu deux trois voix dissonnantes, mais il y a toujours quelques grincheux sur la toile, tout le monde le sait), c'était certainement "Foxcatcher", prix de la mise en scène lors du Dernier Festival de Cannes...
Sauf que le film dure 2h18, et que j'ai préféré voir deux films d'une heure trente (dont le sympathique Discount et un autre dont je vous reparle prochainement) plutôt qu'un film de 2 h passée...
Mais ce cher Michel, lui, a passé outre ces considérations temporelles, il est allé voir Foxcatcher et nous dit ici pourquoi selon lui, j'ai fait une bétise... tant selon lui, ce Foxcatcher est du bon et grand cinéma et que j'ai tout intérêt à aller le rattraper tant qu'il joue encore un peu (malheureusement, ce n'est bientôt plus le cas: sur Lyon, par exemple, il ne joue pratiquement plus, et le film est loin d'avoir eu le succès d'un "Mommy" ou de "Winter Sleep" si on le compare à d'autres grands films de Cannes 2014). Donc redisons, grâce à Michel, tout le bien dont il faut penser de ce "Foxcatcher" :
Lorsqu’un du Pont de Nemours veut quelque chose il y met le prix et il l’obtient, sinon à quoi cela servirait d’appartenir à une des plus grosses fortunes des Etats-Unis. John du Pont aime la lutte, ce sport inférieur d’après maman du Pont, alors John crée un camp d’entrainement ultra moderne tout près de la maison familiale et achète littéralement un champion olympique pour en faire son champion et comme cela ne suffit pas il achète aussi le frère du champion qui est aussi son coach car rien ne peut résister à John du Pont.
Il faut dire que l’héritier n’a aucun talent, son seul charisme est son compte en banqueet une mère qui à chaque apparition l’émascule avec application. Le problème c’est que Mark le champion traine lui aussi pas mal de gamelles existentielles, mélancolie, difficulté à exister dans l’ombre d’un frère sûr de lui, manque de père et de repère,la rencontre de ses trois personnages annonce une tragédie.
Qu’arrive-t-il au cinéma américain ? Car quelques semaines seulement après "A most violent year", voici enco un très bon film que l’on doit, il est vrai, à Bennett Miller le réalisateur du déjà excellent « Truman Capote ».
Le mariage du « Jouet » de Francis Veberet de « 50 ans et toujours puceau (je sais c’est 40 ans mais dans ce film Steve Carell a bien 50 ans) version drame dans l’Amérique triomphante de Reagan, si en plus on parle d’ornithologie avec une maman dans un fauteuil roulant on est presque chez Hitchcock.
Frustration, jalousie, mal-être, Œdipe mal digéré, sexualité refoulé, font de ce film un cocktail détonnant servi par des acteurs au sommet, Channing Tatum, géant au regard buté si fragile, Mark Ruffalo paternel et responsable, et Steve Carell dans la toute-puissance jusqu’à la folie.
Du Tennessee Williams version côte Est, prix de la mise en scène à Cannes 2014, bref, un long métrage à voir toutes affaires cessantes.
Bande-annonce : Foxcatcher - VO