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Atelier d'écriture | 01

Publié le 02 février 2015 par Team Littéraire @teamlitteraire
Pour la première fois, je participe à l'atelier d'écriture de Leiloona de Bric à Book, qui consiste à écrire un texte sur une photo donnée. Vous pouvez retrouver toutes les participations sur son blog, ainsi que celle de ma partenaire, Les tribulations d'une lectrice.
Vos avis, quels qu'ils soient, sont évidemment les bienvenues en commentaires !
Atelier d'écriture | 01© Kot

Ravagée

"Je compte jusqu'à trois, prête?
- Dépêche-toi Théo...
- Un peu de patience, l’entendis-je dire avec un sourire aux lèvres que j'imaginais bien.
- Un... Deux... Trois !"
En ouvrant les yeux, c'est un magnifique spectacle qui s'offre à moi. Ce lieu, que Théo a choisi pour fêter nos un an, est d'une beauté incomparable. Il est environ 21h30, nous sommes tous deux, entrelacés sur le port de Marseille, devant un sublime coucher de soleil. J'ai l'impression de vivre dans un rêve, moi qui n'avais jamais vu quelque chose de si beau.
"Viens, j'ai encore une surprise pour toi, me souffle-t-il à l'oreille, j'espère que ça va te plaire."
Brusquement, mon prince charmant me tire de mon compte de fées et me ramène dans la réalité. Main dans la main, nous marchons. Il m'attire jusqu'à des escaliers, amenant sur le ponton où les bateaux sont amarrés. A l'approche de l'eau, je m'arrête subitement, prise d'une puissante angoisse. J'essaie de maîtriser mes émotions, ne rien laisser paraître, mais les souvenirs refont surface, malgré moi.
Je l'entends me demander si ça va, mais il est déjà trop loin...
J'ai sept ans quand mon père décide, pour la première fois, de m'apprendre à nager dans le grand bassin. Sans sécurité, je n'ai que le bord auquel me tenir pour ne pas couler. Sereine jusqu'alors, il s'éloigne de moi pour aller faire quelques longueurs pendant que je l’attends sagement sur le bord. Mais quand je le vois, discuter dans l'eau, à quelques mètres de moi, je décide de mettre mes leçons de natation à profit. C'est ce peu de maîtrise qui m'enfoncera dans les profondeurs de la piscine. Paniquée, j'oublie tous ces gestes qu'on m'a appris. Je me tortille dans tous les sens, espérant désespérément remonter à la surface. A cet instant, j'aimerais crier, hurler, pleurer, mais les sons semblent étouffés par l'eau. Je suis restée de longues minutes ainsi, pourtant au bout de quelques secondes à peine, mon père m'avait déjà rattrapé.
Paralysée par cette peur, depuis, je ne supporte pas d'avoir de l'eau en abondance sur le visage. Et tous ces lieux si plaisant, tel que la mer ou la piscine, sont mes limites psychologique. Cette peur est une phobie, qui m’empêche même de m'approcher de ces lieux, afin d'éviter tout risque de faux pas.
Théo ne le sait pas, et j'espère qu'il ne le saura jamais. Je veux rester à ses yeux, la femme parfaite, sans défauts et sans faiblesses. Je reprends mon souffle, lui souris et lui répond:
"Juste troublée... Je t'aime".

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