On faisait tous semblant que travailler dans cet entrepôt, la nuit, nous était agréable. On faisait semblant que le soleil dans nos têtes prenait le dessus sur le froid en dehors de murs.
ArtchAAAAPF!
J'ai sorti les vidanges sous-habillé vendredi dernier et voilà...je pitchoum avec une violence foudroyante depuis.
"Hunter!" m'a hélé mon superviseur pour ensuite me suggérer d'aller reprendre des forces à la maison et surtout me soigner afin de ne pas contaminer les autres membres de l'entrepôt. Tout en restant payé pour ma journée.
Bonheur, je vous disais.
(amoureux du froid)
Il y a quelques temps, si vous cliquiez sur "je lis" en haut à droite. l'hyperlien renvoyait à 1Q84 d'Haruki Murakami. J'en ai bien lu 284 pages (sur 1157), mais bien que j'aimais beaucoup ce que je lisais, le livre me tombait peu à peu des mains. J'ai laissé mon signet au chapître 18 pendant plus d'un mois.La brique allait rester sur la table en vitre sans que j'y retourne, faute de temps. Mais depuis, j'ai lu d'autres livres. Et en ce moment je lis Bolano. Pas au rythme que je voudrais mais bon, il me plait bien lui aussi. Une autre brique toutefois. 930 pages.
Murakami m'a échappé je crois parce que j'ai acheté une copie en anglais. J'ai toujours lu Murakami traduit en français. Il est très simple en français. Hyper intéressant. Aérien parfois. Occulte aussi. Pervers par moment. Précis, Les traducteurs aiment la précision. En anglais, je le trouvais moins japonais. C'est con, je sais.
Puis, en me rendant à la bibliothèque pour autre chose je remarque un jour sur une étagère dans les recommandations, le livre parlé d'1Q84 d'Haruki Murakami.
Mes circulations sont la route, presque toujours les mêmes, je ne me les rappelle même plus, tellement les mots narrés de Murakami me transportent. Prendre la voiture, manquer une sortie et faire un léger détour, sont maintenant de véritable plaisirs. Mon fils a un tournoi de hockey à La Tuque le week-end prochain. 5 heures de route. Même chose au retour. J'ai même flirté avec l'idée de le faire monter/revenir avec un autre, afin que je puisse me taper 10 heures de Murakami.
Mais je me suis raisonné.
Se parler entre père et fils est encore une joie absolue. Un plaisir sans effort. Un bonheur naturel.
Ce qui me fait rire c'est que quand je me couche en soirée, je déplace le signet sur la table en vitre, là où je suis rendu, dans la brique de Murakami.
Que j'écoute dans ma voiture...
Comme si je le lisais... Je fais semblant de le lire, puisqu'en réalité j'écoute les voix de Maia et Manu me jouer Murakami.
J'étais donc très content quand la petite neige qui tombait sur Montréal, s'est peu à peu transformée en tempête paralysante sur les routes.
Paralysez-moi sans souci, je cherche dorénavant le trafic.
Une fois à la maison, l'amoureuse et moi étions pour une rare fois tous les deux seuls pendant quelques heures. Pas d'enfants. Elle et moi. Et un chat de 94 ans. Elle n'était pas intimidée par mes microbes, Il y avait ce je ne sais quoi d'électrique dans nos regards l'un vers l'autre...
Let the good vibes, get a little stronger.
C'était l'heure des communications.
Heureusement que ma copine a soudain l'idée de génie
de me toucher le porte-avion, vite fait je lui sors mon canon.
Il y a encore de ses moments ou on ne fait plus semblant de rien.
Enfin...ça reste encore à valider pleinement, mais bon...