Crédit photo : George Bosela/SXC
Le rapport annuel 2008 d'Amnesty International montre une image sombre de la situation des droits humains dans le monde. Soixante ans après l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme, des êtres humains continuent à être discriminés, torturés et tués. Les gouvernements n'ont pas tenu leurs promesses et se sont montrés incapables de réagir face à des crises graves des droits de l'Homme, comme au Darfour, au Zimbabwe, à Gaza, en Irak ou au Myanmar (Birmanie). Dans son chapitre sur la France, Amnesty International dénonce notamment les droits violés et bafoués des demandeurs d'asile et des réfugiés.
Amnesty International demande aux dirigeants mondiaux de présenter des excuses, après six décennies d'échecs en matière de droits humains, et de s'engager de nouveau à mettre en œuvre des améliorations concrètes. «Le monde actuel reste marqué par l'injustice, l'inégalité et l'impunité. Il est urgent que les États agissent pour combler le gouffre béant qui sépare la promesse de la réalisation», a précisé Irene Khan, secrétaire générale d'Amnesty International, lors du lancement du Rapport 2008 d'Amnesty International, consacré à la situation des droits humains dans le monde.
Ce rapport montre qu'aujourd'hui, soixante ans après l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme par les Nations unies, il existe encore 81 pays au moins où des hommes et des femmes subissent des actes de torture ou d'autres mauvais traitements, 54 pays au moins où les procès ne sont pas conformes aux normes d'équité, et 77 pays au moins où il est impossible de s'exprimer librement.
Ce qui menace le plus l'avenir des droits humains, a souligné Amnesty International, c'est l'absence d'une vision commune et d'une direction collective. «L'année 2007 a été caractérisée par l'impuissance des gouvernements occidentaux et les positions ambivalentes ou incertaines prises par les puissances émergentes, peu enclines à agir face à des crises particulièrement graves dans le domaine des droits humains, depuis les conflits de longue durée jusqu'à des inégalités croissantes qui aggravent la situation de millions de personnes», a déclaré Irene Khan.
Amnesty International a exhorté les gouvernements à instaurer un nouveau modèle de direction collective fondé sur les principes de la Déclaration universelle des droits de l'homme. «Les plus puissants doivent donner le bon exemple», a souligné Irene Khan.
La Chine doit concrétiser les promesses en matière de droits humains qu'elle a faites préalablement aux Jeux olympiques. Elle doit respecter la liberté de parole et la liberté de la presse, et mettre fin à la «rééducation par le travail».
Les États-Unis d'Amérique doivent fermer le centre de détention de Guantánamo et tous les lieux de détention secrets, poursuivre les détenus conformément aux normes d'équité des procès ou les libérer, et rejeter sans ambiguïté le recours à la torture et aux autres formes de mauvais traitements.
La Russie doit, elle, se montrer plus tolérante à l'égard de la dissidence politique, et ne doit pas tolérer l'impunité des atteintes aux droits humains commises en Tchétchénie.
L'Union européenne doit enquêter sur la complicité de ses États membres en ce qui concerne les « restitutions extraordinaires » de personnes soupçonnées de terrorisme. Auprès de ses membres, elle doit être aussi exigeante en matière de droits humains qu'avec les autres pays.
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Créée en 1961, Amnesty International (AI) est une organisation non gouvernementale indépendante de toute puissance économique, tendance politique ou croyance religieuse qui s'appuie sur un réseau de plus de 2,2 millions de membres et sympathisants afin de défendre et de promouvoir les droits humains dans le monde. Créée en 1971, la section française de l'organisation bénéficie du soutien de 187 000 donateurs et compte près de 23 200 membres. Amnesty International a reçu le Prix Nobel de la paix en 1977.