Alors que la guerre continue dans l'est de l'Ukraine entre les forces de Kiev et les séparatistes prorusses, Moscou joue de plus en plus avec les espaces aériens européens. Dimanche, le ministre de la Défense a confirmé que des avions militaires russes s'étaient approchés des côtes françaises et britanniques le 28 janvier.
"J'ai constaté en tant que ministre de la Défense cette présence un peu intempestive de chasseurs, d'avions russes, qui sont venus se promener pour des raisons que j'ignore à proximité de nos côtes, a ironisé Jean-Yves Le Drian lors de l'interview dominicale d'Itélé/Le Monde/Europe 1. Nous leur avons fait savoir que nous les avions vus et qu'il était souhaitable qu'ils se retirent, c'est ce qu'ils ont fait."
Des bombardiers russes près de la Manche
L'incident fait référence à deux bombardiers russes Tu-95, dits "Bears", des appareils conçus à l'époque soviétique et capables de transporter de l'armement nucléaire. Ils ont longé l'espace aérien norvégien jusqu'au niveau de la Manche, mettant en alerte les forces aériennes norvégiennes, britanniques et françaises.
Ce n'est pas la première fois depuis un an que des bombardiers "Bears" sont poussés à s'éloigner de l'espace aérien de la couronne, et donc celui de l'OTAN, qu'ils frôlent sans y pénétrer. De telles manoeuvres ont valu l'intervention de chasseurs basés en Ecosse en avril, en novembre et même le lendemain de la convocation de l'ambassadeur russe par Londres, le 29 janvier, pour des explications.
Une cinquantaine d'incident en Europe en 11 mois
Samedi, Le Monde a rapporté que l'OTAN, ainsi que la Suède et la Finlande, qui n'en sont pas membres, ont recensé une cinquantaine d'incidents avec des avions russes sur les onze derniers mois. "On note plus d'activité que par le passé et des vols de plus en plus longs", a ainsi déclaré une source de l'organisation militaire au quotidien. Seule l'Estonie, à huit reprises, a constaté officiellement la violation de l'espace aérien de l'OTAN.
Dans les autres cas, comme celui évoqué par Le Drian, les avions russes se sont limités aux régions d'information de vol (FIR) surveillées par un ou plusieurs Etat, à l'exclusion de l'espace aérien souverain, jusqu'à 12 milles nautiques (22,22 km) des côtes. Il est admis qu'une autorité peut éloigner un appareil de sa FIR. Une partie de la FIR de la Manche est conjointement surveillée par la France et le Royaume-Uni
Source : L'Express