Comme Haneke , la réalisatrice est autrichienne , peut-être un point commun :la rigueur , la concision des images .... Le film est très beau .. je pourrai presque dire sublime...
C'est l'histoire des derniers moments d'Heinrich Von Kleist et d'Henriette Vogler (morts en 1811)
Le poète pense que le summum de l'amour est atteint dans la mort commune des deux amants. la mort est pour lui une obsession.. Il essaie de convaincre Marie , sa cousine mais elle refuse.. Puis il y a Henriette Vogel qui semble mener une vie confortable auprès de son mari et de sa fille.. En fait , elle est fascinée par le désir de mort d'Heinrich et elle se laisse tomber en dépression... On essaie les traitements de l'époque , l'hypnose , méthode pas encore acceptée , puis des tas d'examens organiques qui ne donneront rien , aucune explication ... Cette dépression sert de prétexte ou point de départ à son envie de mort dans laquelle elle rejoint le poète...
En fait le film est une lente descente vers la folie . Ce n'est pas un film d'amour, c'est un film de folie. Les deux amants morts , la vie reprend , comme allégée du poids de l'atmosphère malsaine qu' engendrait cette obsession de la mort... On discute des affaires du pays , la fillette joue du piano, elle a le visage et la coiffure austères , un col blanc sur sa robe de velours bleu.... elle vient de perdre sa mère et le film se termine sur la révérence d'une enfant bien élevée .... Révérence au public ...? ....
Dès le début du film , les images sont magnifiques; c'est l'époque du romantisme, les costumes, les bouquets, tout est soumis à la Beauté.. Jessica Hausner se révèle une grande réalisatrice qui grimpe une marche du podium à chaque film qu'elle nous donne...