On est sadique mais c'est drôle quand on pense à tous ces gens qu'on va faire pleurer avec ce film
Hazel est une adolescente qui tente de continuer à mener une vie "normale" alors qu'elle se bat tous les jours contre le cancer. Malgré ses réticences et surtout pour faire plaisir à ses parents, elle se rend dans un groupe de soutien où elle fait la connaissance de Gus un jeune homme lui-même en rémission d'un cancer. Si leurs premiers échanges sont assez distants, leurs goûts littéraires complètement différents vont leur permettre d'apprendre à se connaître et à une histoire de naître. Mais avec la maladie, toujours présente, est une contrainte qui va être difficile à combattre, même à deux...
J'avais juré qu'on ne m'y prendrait pas à regarder ce film que je voyais déjà comme une énième amourette à deux balles entre adolescents. Son succès surprise aux US m'a poussé à le faire et je dois reconnaître que je me suis laissé embarquer dans cette histoire avec plaisir. N'ayant pas lu le livre de John Green, je m'attendais à ce que le côté larmoyant soit poussé un maximum et qu'on n'y voit que des séances déprimantes entre ados atteints de cette terrible maladie. En réalité, ce n'est pas du tout le cas, la force du film réside dans la capacité des 2 personnages principaux à mener une vie tout à fait ordinaire, sans penser au lendemain. Autre point intéressant, Hazel est une jeune femme qui est bien plus préoccupée par les dommages collatéraux qu'elle pourrait créer si elle venait à mourir, que par la douleur qu'elle peut ressentir lors de ses violentes crises d'asphyxie. C'est effectivement bien la mort et la réaction des proches qui est le sujet de fond et non pas la maladie à proprement parler. Alors évidemment, je ne cache pas qu'il y a certaines longueurs car le passage à Amsterdam m'a paru vraiment trop long avant qu'arrive l'élément déclencheur qui allait relancer le film. Même s'il était nécessaire de montrer tous ces passages pour conditionner le spectateur à être plus optimiste avant de détruire tout cela en une phrase, je pense que certaines coupes auraient pu être faites. Après, pour une comédie dramatique, je trouve que le rythme est malgré tout assez équilibré et en dehors de cette partie, le reste tient ses promesses sur la longueur. Il faut aussi mentionner que Shailene Woodley et Ansel Elgort forme un duo avec une alchimie impeccable à l'écran et qu'ils portent à eux deux le film sur leurs épaules. Bizarrement on sourit, voire même on rit, devant la décontraction de ce couple qui veut prendre la vie du bon côté en dépit de leurs corps qui sont de véritables bombes à retardement, et d'ailleurs la bouteille d'oxygène d'Hazel sert à nous le rappeler constamment. Du côté des émotions qui ne sont pas en reste, il est clair que le scénario joue habilement avec cela, faisant passer du rire aux larmes en l'espace de quelques minutes jusqu'à un final en apothéose sur ce terrain là.
En résumé : Cette comédie romantico-dramatique tire son épingle du jeu grâce à un scénario malin qui préfère mettre en avant l'attitude des gens face à cette situation difficile qu'est la maladie grave, que de s'attarder sur la thérapie qui aurait pu être vite lassant sur la durée. Ajoutez à cela, un casting qui fonctionne parfaitement et vous obtenez un film qui a le mérite de nous toucher sans donner l'impression d'en avoir fait des tonnes.