Un risque élevé de dépression pour les pères, dans leur adaptation à la parentalité et l’apprentissage des nouveaux rôles parentaux, révèle cette étude de la Brigham Young University et de Princeton. Un regard intéressant porté sur la façon dont différents types de parents, et en particulier les beaux-pères, peuvent alors éprouver du stress. Conclusions dans la revue Social Work.
Alors que dans l’opinion publique, l’association de la parentalité et de la dépression évoque plutôt celle des mamans avec la dépression post-partum ou le baby blues, les pères peuvent tout autant éprouver du stress que les mères, rectifie Kevin Shafer, professeur à l’université Brigham Young. Pour les mères comme pour les pères certains rôles parentaux sont porteurs de stress.
Cette constatation est issue de l’analyse de données de 6.276 parents. La principale conclusion est que pour le père ou la mère, le risque de dépression augmente avec le nombre de rôles parentaux à tenir. Du coup, les beaux-pères qui ont leurs rôles à jouer dans 2 familles à la fois et parfois dans » 3 » familles différentes, un pour chacune des deux familles recomposées, et parfois un rôle supplémentaire avec la naissance d’enfants dans la famille recomposée. Ces parents-là présentent un risque accru de 57% de dépression par rapport à des pères » monoparentaux « .
Au nombre de rôles, s’ajoutent d’autres facteurs : Le facteur d’absence de normes précises, pour être un bon beau-père : Faut-il être un » type » de parent, un ami, ou plutôt » un oncle cool « ? S’ajoute également le sentiment de culpabilité lorsqu’un père a des enfants biologiques plus âgés qui ne vivent pas avec lui. Ne faudrait-il pas passer plus de temps avec eux ? 2 tendances comportementales soulignent l’importance de ces résultats : La première est que les hommes sont moins susceptibles de demander des conseils à des professionnels qualifiés lorsqu’ils en ont besoin. La seconde est le nombre croissant de familles recomposées.
L’étude rappelle ainsi un certain nombre de réalités, bonnes à répéter car elles contribuent à dédramatiser la situation pour ces pères de plus en plus nombreux et à les encourager à demander conseil. Par ailleurs, elle appelle les professionnels en santé mentale à prendre en compte ces situations souvent porteuses de stress. Il ne s’agit plus, écrit l’auteur, de considérer les parents comme un groupe homogène, certains parents présentent des symptômes de dépression et de façon et pour des raisons différentes des non-parents.
Source: Social Work February 5, 2015 doi: 10.1093/sw/swu057 Gender Differences in Depression across Parental Roles (visuel@Foolia)
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