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Critiques Séries : Banshee. Saison 3. Episodes 1 et 2.

Publié le 07 février 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Banshee // Saison 3. Episodes 1 et 2. The Fire Trials / Snakes and Whatnot.


Banshee est tout de même une série sortie de nulle part. Lors de sa première saison, elle avait du faire face à une narration qui avait mis du temps à se trouver. Les premiers épisodes de la saison 1 hésitaient alors entre la série d’action à la mise en scène de comics, le sexe à profusion et la violence gratuite, et des intrigues un peu plus travaillées creusant la personnalité de chacun des personnages. Rapidement l’équilibre a été trouvé et sur la fin de la première saison j’étais passionné moi aussi. La seconde saison était donc une façon comme une autre de mettre en scène la série dans les bonnes bottes et cela a fonctionné tout au long de la saison. J’avais peur de démarrer cette saison 3 dans le sens où j’avais peur d’être déçu du résultat et ce que je remarque pour le moment c’est que c’est toujours aussi passionnant. Les perspectives de cette seconde saison sont introduites de façon intelligente avec un regard très important porté sur la mise en scène. Il y a bien entendu des trucs un peu facile dans le premier épisode, « The Fire Trials », notamment Carrie et le Colonel, mais j’ai malgré tout trouvé que cela fonctionnait en grande partie car Banshee sait ce qu’elle veut faire de ses personnages et elle a l’assurance nécessaire pour nous le démontrer.

On n’a donc jamais l’impression de nous ennuyer devant cette série car elle maintient un rythme soutenu qui ne désempli jamais. On a encore du sexe, de la violence, des armes à feu qui fonctionnent à tire-larigot et puis les indiens qui tentent de délivrer de quoi permettre à la série d’avoir une intrigue à nous raconter tout au long de la saison. Je trouve presque drôle le fait que la série ait besoin de se faire l’objet de tous les bas instincts de l’être humain mais d’un autre côté elle le fait avec une telle aisance narrative que cela en devient forcément beaucoup plus intrigant au fil des épisodes. En seulement deux saisons, Banshee est devenue l’une des séries les plus divertissantes de la télévision actuelle car elle maîtrise son univers, à la fois d’un point de vue de ses intrigues mais aussi de la mise en scène qui est très importante. La mise en scène, toujours aussi graphique dans ces deux épisodes, notamment lors de scènes d’action rondement bien menée (j’ai adoré certains faces à faces comme celui au bord de la cheminée qui se termine dans la piscine dans « Snakes and Whatnot »). Mais le premier épisode est pour moi bien plus réussi que le second épisode. Ne serait-ce que pour le fait que l’introduction de l’histoire de la saison se fait avec plein de sentiments à la fois.

La série reste donc émotionnelle en partie, notamment avec les conséquences de la destruction du mariage de Carrie. C’est probablement l’une des intrigues qui m’a le plus plu, car la série gère l’un de ses aspects les moins établi. L’émotionnel n’a jamais été ce sur quoi Banshee pouvait mettre l’accent mais justement, elle parvient à en faire quelque chose de brillant. Car la façon dont cela est exploité, reste fait avec les vestiges de cette série et tout ce qu’elle a su mettre en oeuvre au fil des saisons. Elle a l’assurance nécessaire pour faire des choses désormais et elle le démontre encore une fois. « The Fire Trials » prouve surtout que Banshee est toujours en pleine maîtrise de ce qu’elle sait faire et c’est probablement ce que j’ai le plus envie de saluer. A l’issue de la saison précédente, Rabbit était enfin tué, la relation entre Hood et Carrie était enfin mise de côté, et quelques secrets étaient enfin révélés. Tout ce qu’il fallait pour une fin de saison réussie. L’enjeu de ce début de saison était de parvenir à remettre Hood à la place de héros. C’est d’ailleurs un enjeu toujours très important pour Banshee à mon humble avis mais que la série fait avec beaucoup d’efficacité.

L’ouverture de l’épisode permet donc de remettre Hood à sa place de héros alors que lui et ses députés traquent et exécutent Hondo, qui a tué le député Emmett et sa femme. C’est rapide, concis mais justement une scène d’une efficacité redoutable. Pas de doute, on est bel et bien dans Banshee. Je pense que la série avait besoin de nous le rappeler plutôt que de jouer tout de suite les conséquences de la saison précédente et l’ouverture de cette saison. Il fallait que l’on soit à nouveau mis dans le bain de la série et de son univers alors quoi de mieux que cette scène d’ouverture. Carrie revient à ce qu’elle était et je dois avouer que j’apprécie de la voir dans le rôle de la serveuse, capable de remettre de l’ordre chez les clients quand ceux-ci commencent à avoir les mains un peu baladeuse. J’ai trouvé la scène à la fois drôle et diablement efficace car elle rappelle que Carrie est en train de dormir et qu’elle pourrait bien évoluer un peu plus prochainement. Deva de son côté, en apprenant qui est réellement son père la transforme en une sorte d’adolescente rebelle, tatouée, changeant sa couleur de cheveux et devenant une petite vilaine qui tente d’assurer sa place.

Je pense que c’est quelque chose qui peut rapidement devenir raté si la série ne maîtrise pas la suite de l’histoire mais cette introduction de la nouvelle Deva me plaît suffisamment pour avoir envie d’en voir beaucoup plus. Du côté des indiens, c’est la quête pour reconquérir les terrains volés par les forces armées du gouvernement à ses ancêtres. Chayton a le potentiel de remplacer Rabbit, à voir comment cela évolue au fil des épisodes. « Snakes and Whatnot » n’était pas aussi réussi que le premier épisode, en grande partie car c’était un épisode presque trop calme, trop transitoire. Il gère alors les émotions de chacun, un peu comme si Banshee avait découvert qu’elle pouvait aller ailleurs et surprendre dans d’autres univers que la violence, le sexe et l’action à profusion. Mais cet épisode veut avant tout consolider une saison qui doit se trouver de nouvelles bases. Après tout, avec la mort de Rabbit, la série doit se lancer de nouveaux défis et elle le fait avec beaucoup de malice mine de rien. Cet épisode peut avoir tout un tas de choses : kidnapping et combats à mains nues avec des couteaux (donnant lieu à l’une de mes scènes préférées de l’épisode d’ailleurs), un face à face entre deux dealers de drogue rivaux à coup de balles ou encore tout ce qui se passe dans ce bar d’indiens, etc. La série s’éclate et rien que pour ça je ne peux que l’aimer.

L’épisode permet également de placer ses pions pour la suite de la saison, à commencer par le Colonel Douglas Stowe et les hommes de Fort Genoa. Sans parler de Hood qui à côté de tout ça continue d’être le héros dont Banshee a besoin. Cet épisode est avant tout excellent dans sa façon de transformer le personnage de Stowe aka « the guy they send in to clean out all the other bad motherfuckers. ». Bien entendu qu’il y a des tas de choses un peu facile, d’autres moins compréhensibles de prime à bord, mais le but n’est pas d’en faire des tonnes et simplement de nous proposer de nous amuser. Il y a toujours une attention toute particulière apportée à la mise en scène dès qu’une scène veut nous surprendre. Il y a des moments qui s’entrecroisent (notamment une scène de sexe avec le combat aux couteaux) pour le meilleur, permettant encore une fois d’associer le sexe et la violence dans une seule et même séquence. La série continue d’impressionner lors de ses scènes de combats à mains nues ou mains armées. Ne serait-ce que du point de vue de Burton. Ce qui fait de Proctor un vilain aussi fascinant c’est qu’en plus de sa folie furieuse et de Rebecca, la série n’a de cesse de démontrer qu’il y a toujours plus à raconter que ce que l’on ne peut actuellement voir à l’écran.

Chayton de son côté apparaît lui aussi comme un méchant sur mesure pour Banshee même si ses motivations sont tout de même assez légitimes. Après tout, qu’est-ce qu’il y a de mal à se venger de ce que l’on a pu nous voler par le passé ? Du coup, sa tentative de kidnapping de Proctor et Rebecca, qui se termine finalement en échec, était une bonne idée. Une fois de plus, Banshee n’a de cesse de rassembler toutes les intrigues qu’elle développe afin de les entrecroisées au fil des épisodes et des intrigues. Fascinant.

Note : 8.5/10 et 7.5/10. En bref, deux épisodes très différents mais fascinants chacun à sa façon.


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