Recommencer à zéro après la blessure... #Journal d'un coureur blessé

Après l'euphorie de la reprise de la course à pied (par reprise, j'entends des petits footings de 20 min pour l'instant... rien de quoi s'extasier non plus), le sentiment de découragement face à l'ampleur de la tâche qui m'attend...
Trois mois sans courir, avec seulement quelques séances de musculation, ça laisse des traces... Mes 20 min de footing, malgré le bonheur qu'ils me procurent, reflètent clairement un niveau de forme en berne. Le coeur palpitant s'emballe dès que je dépasse les 9km/h ou que la pente passe au-delà de 3%... De la patience et de la persévérance... OUI JE SAIS ! Mais c'est plus facile à dire qu'à faire. 
Quel que soit le domaine d'activité finalement, professionnel, personnel, sportif, quand on s'investit et qu'on grimpe petit à petit les échelons qui permettent de s'approcher de ses objectifs, et bien on n'apprécie pas forcément de devoir reculer, voire pire... de tout recommencer à zéro.
Chez les sportifs, la clé de la progression n'est plus un secret, c'est l'assiduité. L'assiduité du sportif vis-à-vis de son entraînement, périodicité et intensité, de son alimentation, de sa préparation mentale, du choix de son matériel, bref tout un mode de vie au quotidien. Il est même parfois difficile d'accepter l'idée d'une semaine de repos, par peur de perdre ses acquis en terme de performance. Alors quand il s'agit d'une blessure, conduisant à plusieurs semaines, voire plusieurs mois, de repos, le sportif tombe rapidement dans une dépression induite par l'effet de manque, et ça quel que soit le niveau.
C'est alors une cascade d'émotions, de sentiments, d'humeurs, qui se succèdent et s'entre-choquent. La colère d'abord, l'acceptation ensuite, puis l'espoir... l'espoir de recourir pour le coureur, de rejoindre ses sentiers bien aimés et d'atteindre les plus hautes cimes. Les médecins faisant leur travail, le corps récupérant bien, petit à petit vient (enfin) l'enthousiasme de la reprise... Ahhh la reprise, c'est quelque chose d'assez complexe qui nous rend bien perplexe. La reprise a été un rêve, la reprise est une réalité, la reprise devient un cauchemar.
Cauchemar, le mot est un peu trop fort, mais je m'explique. Au-delà de 4 semaines de repos forcé (soit aucun sport autorisé), l'organisme a du mal de se remettre au travail. Il faut s'imaginer, une vieille voiture diesel qu'on aurait laissé tout un hiver au froid, et qu'il faudrait redémarrer à l'arrivée du printemps... Pas facile n'est ce pas ? Il faut alors faire face à plusieurs choses... le manque d'entraînement et donc la forme qui est au plus bas (et ce, malgré la motivation !) et, plus dur d'après moi, le sentiment de découragement quand on se rend compte de tout ce qu'on a perdu... la vitesse de course, le cardio, l'endurance, il faut TOUT RECOMMENCER à zéro !
Pas de recette miracle, comme le dit assez souvent les "non-blessés" il faut être patient, ne pas se décourager, et être persévérant ! Rappelons aussi que, ce qui nous manquait, c'était tout simplement le plaisir de courir, le bonheur de fouler les sentiers, d'être en harmonie avec la nature environnante. Les performances ne sont que superflues, même si les réseaux sociaux ne vont pas dans ce sens. Pourquoi courez vous ? Que vous soyez bon ou moins bon, qu'est ce qui fait que vous trouvez la motivation de sortir par tous les temps, de vous dépasser à chaque sortie ?
Là où l'on va n'est pas encore écrit. Mais n'oubliez jamais d'où vous venez. Vous avez été blessé ? Et bien servez-vous en pour devenir encore plus fort, travailler encore plus dur et avec le temps vous atteindrez vos objectifs. Et si cela veut dire faire des footings à 8km/h, et bien qu'il en soit ainsi ! Pas de honte à avoir, bien au contraire, vous avez été blessé et vous voilà les baskets aux pieds, surmontant les difficultés et prêts à relever tous les défis !
Persévérance persévérance et... persévérance !

Fanny (Trail&CO)