L’événement débute à gauche avec les ombres projetées sur l’atmosphère rayée de Jupiter, de Callisto (entrée la première), Io et enfin Europe qui apparait la dernière. Environ 42 mn plus tard, les trois satellites sont réunis un court instant. Les détails des images réalisées avec la caméra WFC3 d’Hubble permettent de distinguer la surface de ces satellites galiléens. Le quatrième, Ganymède, n’a pas fait partie de la balade
Le passage, relativement rare, de trois satellites galiléens devant le globe rayé de Jupiter n’a pas été observé que sur Terre mais aussi en orbite par le télescope spatial Hubble.
Certains de nos lecteurs ont peut-être eu la chance d’observer sous un ciel clair, le samedi 24 janvier avant le lever du jour, le transit de trois des quatre plus gros satellites naturels de Jupiter. Un événement astronomique qu’ont bien sûr enregistré dans certaines régions sur Terre les caméras de nombreux amateurs avertis et aussi le télescope spatial Hubble, depuis la banlieue terrestre.
Il n’est pas rare de voir un ou deux des quatre satellites galiléens (leur découvreur Galilée souhaitait les appeler satellites médicéens pour flatter la famille Medicis) passer devant la planète géante autour de laquelle ils gravitent, mais trois transits simultanés, cela n’arrive qu’une à deux fois seulement par décennie !
Il n’y avait pas que Io, Europe et Callisto qui passaient devant le globe de Jupiter, du point de vue terrestre, Amalthée et Thebes étaient aussi de la partie.
Le défilé s’est produit en plusieurs étapes avec d’abord, l’entrée de l’ombre projetée de Callisto, la plus éloignée des quatre lunes galiléennes, suivies, une heure plus tard, de celle d’Io, la plus proche. À 6 h 28 TU, le bal était à son apogée lorsqu’Europe a fait son entrée. À cet instant les silhouettes des deux satellites précédemment cités étaient également visibles devant le disque jovien rayé de ses bandes équatoriales caractéristiques.
Le spectacle capturé dans le visible par la Wide Field Camera 3 (WFC3) d’Hubble a duré plus de 40 minutes. Sur la séquence vidéo ci-dessus, on peut apprécier les différentes rotations de chacune de ses trois lunes. C’est naturellement Io, distante de seulement 421 700 km du centre de Jupiter, qui avance le plus vite (42,5 h). Sa grande proximité avec la planète la plus massive du Système solaire, lui vaut d’ailleurs d’être animée de puissantes éruptions volcaniques (forces de marée qui malaxent ses entrailles). Les images réalisées en haute résolution nous permettent de distinguer la surface de chacune des trois lunes qui s’affichent.
Jupiter est en opposition ce vendredi 6 février. La période est favorable pour l’observer de longues heures dans de bonnes conditions. Située actuellement dans la constellation du Cancer, juste à la frontière avec le Lion, la planète géante est un astre très brillant facile à remarquer. Avec une simple paire de jumelles, vous pourrez observer ses quatre lunes alignées. Si vous possédez un instrument qui grossit davantage, vous pourrez alors admirer ses principales bandes colorées, de même que le prochain transit de Io, le 9 février, trois heures environ avant le lever du Soleil.
Images en haute résolution ici.