Le Collège des Bernardins invite le jeune artiste plasticien Lyes Hammadouche à investir l’espace de l’ancienne sacristie pour y produire une exposition d’œuvres inédites. L’exposition est présentée dans le cadre de « Questions d’artistes » – Création contemporaine
Plus qu’une carte blanche, cette invitation a été pensée comme unevéritable résidence « ouverte », où toutes les ressources du Collège sont mises à disposition de l’artiste pendant les mois précédents l’exposition. Dans un processus créatif, initié main dans la main avec le commissaire d’exposition Gaël Charbau,
Lyes Hammadouche a souhaité inscrire sa démarche dans l’espace et dans l’histoire des lieux, en proposant pour l’ancienne sacristie une installation spéculative et poétique. Cette œuvre est imaginée en « suspension » entre les représentations mentales de la recherche scientifique et la perception physique de notre environnement.
Depuis le début de la résidence, prenant pour point de départ l’architecture du lieu, Lyes Hammadouche s’est appliqué à cartographier et à fractionner à l’aide de différents outils numériques l’espace de la sacristie, pour la transporter dans son propre imaginaire. Cet arpentage réel et symbolique est devenu le support d’une histoire, d’une dérive qui impose son rythme et qui dessine au fil des semaines un paysage « lisière » donnant naissance à des croquis, des recherches mécaniques et métaphysiques. Peu à peu, des pièces originales parlent du temps, du phénomène de l’hypnose ou même de l’exploration spatiale.
Comme une sorte de laboratoire, l’exposition dans l’ancienne sacristie dévoilera les fruits de ces semaines de recherche sous la forme d’une installation permettant aux spectateurs de vivre cette expérience de pensée esthétique mise en place par l’artiste.
A propos de Lyes Hammadouche : Né à Alger en 1987, Lyes Hammadouche vit en France depuis 1993. Il vit et travaille à Paris. Après deux années d’études aux Beaux-arts de Poitiers, il est diplômé de l’école des arts décoratifs puis poursuit ses études dans le doctorat SACRe – PSL entre l’école normale supérieure d’Ulm et les arts décoratifs de Paris. Il rédige sa thèse sous la tutelle de Samuel Bianchini, artiste et enseignant-chercheur à l’Ensad et Jerôme Sackur, chercheur en sciences cognitives à l’ENS. Sa pratique vise à étirer la conscience ponctuelle et fuyante du temps. Sculptures, installations, photographies, films et performance convergent vers la perception du temps dans sa durée. Disséqué, analysé, devenu plastique, il amène à son appréciation multiple et intrinsèque. Ses recherches, dont certaines sont inspirées par les mécanismes de l’induction hypnotiques, sont orientées sur la matérialisation plastique du temps. En mêlant outils numériques et matériaux traditionnels comme le bois, la terre, le sable ou l’eau, Lyes Hammadouche envisage l’œuvre d’art comme un événement expérimental dont l’analyse et l’expérience doivent être partagés avec les spectateurs. Derrière la facture lissée de ses formes surgit un univers enchanteur, perceptible uniquement dans le rythme et le mouvement des éléments Son travail a fait l’objet de plusieurs expositions personnelles ou collectives à l’étranger au Zenter Fur Kunst und Media de Karlsrühe en 2011 et en France à la YIA de 2013 ainsi qu’à la foire Variation 2014.