Tout laisse présager que pour la quatrième fois dans l’histoire modernisée, l’Europe sera le théâtre d’affrontements mondiaux entre les camps impérialistes rivaux. Ceci ne signifie pas pour autant que ce sera en Europe que le prolétariat se soulèvera en premier pour renverser la classe dominante internationalement détestée. Ce bouleversement titanesque pourrait survenir en Amérique du Nord pourvu que le capital impérialiste américain brise sa cohésion interne et s’étiole en funestes chicanes intestines, ce qui n’est jamais survenu dans l’histoire de l’Amérique – même pas pendant la Guerre de Sécession où les deux camps capitaliste et esclavagiste ont maintenu leur cohésion. Mais l’histoire évolue.
Le grand capital international ne peut donc entreprendre une nouvelle guerre mondiale dévastatrice s’il n’a pas au préalable embrigadé les contingents d’ouvriers nationaux et continentaux (Europe – Amérique du Nord – Amérique du Sud – Russie – Chine) en de vastes alliances réactionnaires – vindicatives – Racistes et chauvines. Puisque ni le soutien aux groupuscules néo-fascistes nationalistes ne réussit; ni le support à « l’État policier » ne parvient à soulever l’enthousiasme des salariés et des prolétaires besogneux, ataviques, sceptiques et cyniques, il lui faudra bien utiliser d’autres voies et moyens pour parvenir à ses fins.
C’est en Grèce que la supercherie « gauchiste » a atteint son paroxysme. L’Union sacrée de l’extrême gauche, du centre gauche, de la gauche pas à gauche, de la social-démocratie pas à droite (sic), et de tout ce que ce pays contient de « progressistes » petits-bourgeois avides d’un strapontin au parlement des larbins, est parvenu à maturité en un parti de type « réformiste » du nom de Syriza. En Espagne, son équivalent se nomme « Podemos ». D’autres surgiront au gré des besoins de la réaction comme le chant du cygne d’une époque en déclin. Rappelons que le courant politique « Réformiste » a connu ses heures de gloire au cours des « Trente glorieuses » et de l’apothéose de « l’État providence » (dans les pays occidentaux du moins).
Aujourd’hui, le courant politique « Réformiste » est en déclin en même temps que « l’État providence » (chargé d’assurer la reproduction de la force de travail) suite à l’effondrement de l’économie impérialiste en crise systémique chronique. N’eût été du soutien de la bourgeoisie, elle se serait déjà éteint la mystique « Réformiste ». Aujourd’hui, le grand capital international a encore besoin de ces malandrins pour un dernier tour de piste avant la fin du cirque.
Le rôle historique de ces unions sacrées de « gauchistes » embourgeoisées et cravatées est de faire la démonstration qu’un retour en arrière vers l’État des bienfaits (sic) est surfait. Syriza, Podemos, et tous leurs émules, ont et auront pour tâche de démontrer que de prôner des réformes capitalistes au sein de l’économie capitaliste en crise est une utopie mystificatrice. Ainsi le veut le grand capital international.
Pendant les années de supercherie, de paralysie et de conflits qui s’annoncent, les partis d’extrême droite feront le plein d’appuis de militants déçus, déconvenues, aigris et révoltés des salmigondis des gauches bourgeoises réformistes. L’objectif ultime de ces tromperies « gauchisantes » étant que la population en vienne à réclamer l’autorité de l’État policier pour rétablir la loi et la sécurité bourgeoise déjantée.
La classe ouvrière ne devrait pas jouer les malandrins dans cette tragédie de Scapin et elle devrait laisser les petits-bourgeois à leur chagrin dans ce feuilleton des vauriens. Nous devons faire la démonstration au grand capital que nous ne jouons pas les figurants dans leur drame d’intrigants et que nous ne soutenons ni réforme, ni apaisement, ni guerre, ni détournement. Et un jour, nous proclamerons « Tout le pouvoir aux soviets ouvriers » – rien de moins.
Source : AlterInfo