Jason est un réalisateur avec un projet. Quentin Dupieux lui a le projet de filmer Jason. Au milieu, il y a une expérimentation enfantine qui pousse ce cinéaste iconoclaste à se jouer des piliers codifiés du cinéma. Du rêve. De nous. Et d'autres choses encore.
Pour le spectateur, le seul projet tient dans le laisser-agir d'un long-métrage dont la complexe construction scénaristique ne se dépare jamais d'un ludique amusement. Celui qu'a toujours porté maladroitement Dupieux dans le fond de son cœur et qui par l'apothéose maniaque de ce joyau confine à l'authentique génie. Car à n'en pas douter, Réalité est de ces merveilles que l'on chérit parce qu'elle stimule autant l'intellect que notre joie chaotique à créer.
En témoigne l'intrusion progressive de parasites narratifs dont on perçoit en surface la précision sans parvenir, heureux spectateur que nous sommes, à en retracer la mirifique moelle. Et comme tout - de la technique léchée à une interprétation parfaite - est construit dans le souci de se faire aimer, on ne peut que saluer le sourire étincelant l'œuvre d'un cancre soudainement magnifique.
Réalité sort le 18 Février 2015 en salles.