Ca fait quelques années que je le suis ce Chapelier Fou ! Une découverte étonnante du temps où j’explorais les sons électro. « C’est un artiste à part » beaucoup disent, mais clairement dans la lignée de ce que l’électro à la française a su nous offrir de mieux. Pourquoi ne pas évoquer Jean Michel Jarre, et Laurent Garnier, dans une réalisation moins basée sur le rythme. Chapelier Fou a une façon si efficace de mettre de la couleur dans ses compositions ; de la douceur, et beaucoup de sentiment comme si c’était une histoire qu’il était en train de nous compter. Son œuvre se trouve à mi-chemin entre les morceaux les plus doux et mélodieux d’Emilie Simon. L’électro spatiale de Jon Hallur toute en nappes sonores. Et Eric Serra, compositeur pour les films de Luc Besson, pour ce que la musique électro peut apporter comme soutien à un scénario et à une histoire.
C’est son 3eme album, et la pochette annonce les nombreuses couleurs inspirées. Compositeur de talent, il est également multi-instrumentiste. Et il ne se gêne pas pour nous le rappeler dès que le morceau le demande. Violoniste, claviériste, guitariste, mix, sample, et bien sûr chanteur, il sait apporter la note qui vient souligner le message dans des interventions dosées avec excellence. Dès le premier morceau "Pluisme" c’est une tombée dans le pays magique et animé du Chapelier. Ces nappes surmontées de quelques samples et de mouvements harmoniques nous emportent littéralement.
"Grand Artica" est l’exemple de ce qui est faisable avec un seul violon et un effet Looper. Il construit son morceau au fur et à mesure pour venir le démonter tranquillement en fin de morceaux. "Tea Tea Tea", morceaux dédicace au Chapelier d’Alice ? revêt des teintes de dubstep, mais ou la brutalité supposée de chaque « Drop » de dubstep deviens une explosion de confettis. Sérieusement ! Je ne suis sous aucun produits au moment où j’écris cette chronique, écoutez ces morceaux et vous les verrez aussi les confettis ! L’aventure continue entre envolées rythmiques et morceaux calme. "Polish Lulaby" est de ces morceaux qui tiennent du rêve éveillée. "Carlotta Valdes" viendra nous redéposer sur le bord de notre lit, comme fin de balade dans les violons les plus langoureux. Le constat saisissant de ce nouveau voyage fabuleux est qu’il suffit de quelques notes bien arrangées pour raconter une histoire. Pour laisser imaginer un tableau où viennent s’ajouter différents dessins, différentes formes au fur et à mesure de cet instant musical.
Je ne serai pas étonné de voir Louis Warinsky (véritable nom du Chapelier Fou) signer la musique d’un film ayant une prédominance musicale prochainement… comme le furent les films La Marche de L’empereur, ou la Délicatesse composés par Emilie Simon, ou Amélie Poulain composé par Yann Tiersen. Quelle aventure, joyeux non-anniversaire mon cher !