Richard Lionheart

Publié le 06 février 2015 par Pomdepin @pom2pin

Après avoir magistralement massacré la légende de Robin des Bois et découvert que ce n’était au mieux qu’un pèquenot ayant des arriérés de loyer, je me suis dit qu’il fallait m’attaquer à Richard Coeur de Lion. Lui au moins, il a vraiment existé. Et puis, c’était plus ou moins un expat aussi, il était quand même très français ce brave garçon, d’ailleurs il ne parlait pas un traître mot d’anglais, même pas « Hello », « please » ou « where is The French embassy? » Cela dit, il est bien né en Angleterre, à Oxford, en 1157, mais bon, son papa, c’était Henry II Plantagenet, un poitevin, et sa maman Alienor d’Aquitaine (c’est d’ailleurs à cause d’elle que les trois quart des gamines à l’école s’appellent Eleanor). Mais Richard a réussi à être roi d’Angleterre sans y flanquer les pieds pendant 10 ans (sauf un petit séjour, en passant, de moins de 6 mois). C’est de la double expatriation, il était fort quand même!


C’est lui, là, en train de faire de l’équitation devant le parlement, pour faire son intéressant, en pleine ville, au milieu de la circulation. Au lieu de faire bêtement coucou, il pourrait regarder où il va, il va finir par rentrer dans un car de touristes, il aura l’air malin!

Au départ, le petit Richard n’a aucune raison de devenir roi, puisqu’il a deux grands frères. Pour l’occuper, on le bombarde duc d’Aquitaine, duc de Normandie, comte de Poitiers, comte d’Anjou, étoile polaire de Nantes, grand manitou du Maine, Dark Vador de Bretagne et j’en passe. C’est toujours le problème dans les familles royales, avec les cadets, on ne sait pas quoi en faire. Regardez ce pauvre Harry qu’on a casé dans l’armée, par pure étourderie et qui maintenant croit que les talibans sont des points bonus à la PlayStation. Mais Richard n’a pas le caractère enjoué de Harry, ça ne lui plait pas. Il doit avoir des problème d’acné , parce qu’à 16 ans, il pique une crise d’adolescence épouvantable, et ne fait rien qu’à se rebeller contre son papa. Vous allez me dire, à cet âge là, c’est normal. Sauf que Richard a une armée, une vraie, il ne se contente pas de bouder dans sa chambre. C’est embêtant. Surtout que ces frères font pareil, c’est une vraie pagaille cette famille, on se demande ce que font les services sociaux.

Après, ça devient confus, Richard passe son temps à se réconcilier avec son père, comploter contre lui, se réconcilier à nouveau, se fiancer avec tout ce qui bouge, bref on sent que le pauvre garçon s’ennuie. D’ailleurs moi aussi. Pour s’occuper, Richard décide de massacrer des tas de gens en Aquitaine, un coup parce qu’ils se rebellent contre lui, un coup parce que c’est lui qui se rebelle, on ne sait plus trop contre qui, le roi de France, ou alors son père, ou pour protester contre les prix des casques à l’Apple store, parce que c’est du vol, non mais quoi! C’est un vrai boute en train, ce Richard. Il gagne aussi le surnom de Coeur de lion, parce qu’il est courageux et ne recule pas devant la bataille et le danger. C’est une façon de voir. Personnellement, le type qui tue tout ce qui passe et rigole devant une volée de flèches bien pointues qui lui arrive dessus, j’appelle plutôt ça un débile profond à tendance psychopathe, mais visiblement au 12 eme siècle, c’était très mode.

Là dessus l’ainé, dont le nom m’échappe, mais on s’en fiche, meurt bêtement, et hop, Richard devient héritier du trône. Avec toute la logique qui le caractérise depuis le début, c’est à dire aucune, il se rebelle encore et commence à taper sur son frère, le petit John qui n’a rien demandé à personne et obéit gentiment à son papa, lui. On sent de suite que celui là, c’était le nerd de la famille et que Richard ne faisait rien qu’à l’embêter et se moquer. Il n’y a pas de quoi être fier. Finalement Richard devient roi d’Angleterre en 1189. Pour fêter ça, il décide de partir en croisière au club med en croisade autour de la méditerranée. Vous savez ce que c’est ce genre de petites vacances, ça coûte un bras. Du coup, comme c’est un petit rusé, au lieu de nommer des gens responsables et compétents pour surveiller l’Angleterre pendant qu’il va bronzer à Tunis, il cède les postes aux plus offrants. Incompétent et vénal, ce cher Richard!

Il fait du camping devant Jérusalem pendant presque un an, mais toutes les bonnes choses ont une fin. Ses vacances au soleil se terminent, il prend le bateau du retour en 1192. Et là, catastrophe, il fait un temps pourri, en tout cas, c’est l’excuse officielle pour expliquer l’ erreur de navigation mais il fallait être sacrément bourré pour se retrouver à Venise au lieu de Douvres. Richard se fait bêtement capturé par Henry, l’empereur germanique, qui réclame une rançon démentielle pour le laisser partir alors que franchement, vu comme il a l’air sympa, le Richard, on aurait pu pensé que Henry aurait payé pour s’en débarrasser, plutôt que de le garder chez lui. Une fois libéré, Richard se décide soudainement à venir faire un petit coucou aux anglais, merci pour vos impôts et pour la rançon, les gars, c’est sympa, surtout continuez. Il repart en France aussitôt, où il continue à taper sur tout le monde. Il finit par mourrir en plein siege de Chalus en 1199. C’est bien fait.

Et donc, c’est cette espèce de sale type coléreux à la moralité douteuse qui passe pour un héros, alors que ce pauvre petit John, qui a tenu la boutique pendant tout ce temps et payait des sommes astronomiques pour aider son grand frère est accusé d’être le méchant…Franchement, plus ça va, plus le légende de Robin des bois m’énerve!