Se couper, se brûler, se frapper soi-même : adolescents ou jeunes adultes, ils sont nombreux à se soulager par l’automutilation des tensions de leur quotidien. Cinq années d’enquête de terrain ont permis à Baptiste Brossard de recueillir de nombreux récits dans un cadre hospitalier ou via Internet. Comment et dans quelles circonstances envisage-t-on de se blesser, de commencer, de recommencer ? Comment la vie en société produit-elle chez certains le désir de s’automutiler ? Que nous dit, à l’inverse, l’automutilation de la vie en société ?
Baptiste Brossard montre qu’il s’agit, en fait, d’une pratique d’autocontrôlé : une manière de faire face aux attentes et à la pression de son milieu, qu’il s’agisse de réussite scolaire, de réussite sociale, ou d’identité de genre. Celui qui se blesse évite de « péter les plombs ». Il proteste sans perturber l’ordre des choses qui lui pose problème.
Fondé sur des témoignages directs, ce travail remarquable révèle la solitude d’une partie de la jeunesse contemporaine, des filles et des garçons qui s’organisent seuls pour gérer leur mal être. À leur corps défendant.
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