La startup philippine propose une plateforme qui gère toute la chaîne de valeur du paiement des collaborateurs depuis un outil unique. Le service vient de remporter le grand prix du concours Seedstars World.
Entretien avec Judah Hirsch, installé depuis 10 ans aux Philippines et fondateur de Salarium.
L'Atelier : Votre startup propose un outil de gestion des paiements de la main d’œuvre. Votre but était de couvrir la totalité de la chaîne de valeur?
Judah Hirsch : Oui, nous cherchons à simplifier le paiement de la main d’œuvre pour les entreprises. Nous leur offrons pour cela une solution clef-en-main qui se présente comme une plateforme en ligne intuitive et accessible à tous. Notre but est d’automatiser le processus et de réduire la paperasse afin de minimiser le risque d’erreur humaine d’une part, et de faire des économies d’autre part. Du coup notre produit assiste les entreprises à chaque étape, de la vérification de la présence et des horaires des salariés au versement de leur revenu, en passant par les papiers à remplir pour le fisc.
L'Atelier : A quelle lacune sur le marché souhaitiez vous répondre ?
Judah Hirsch : En fait, je me suis occupé de la masse salariale de grosses entreprises pendant des années. J’ai de fait acquis une certaine expertise dans le domaine. Je percevais la nécessité de mettre en place une solution qui automatiserait entièrement le processus, de façon à ce que l’intervention humaine soit réduite au minimum du début à la fin de celui-ci. La plupart des entreprises de grandes tailles, notamment celles dont la main d’œuvre est répartie dans différents pays, perdent beaucoup de temps et d’argent en procédures administratives : nous souhaitons remédier à cela.
L'Atelier : Un problème donc qui n’est pas uniquement propre aux Philippines…
Judah Hirsch : En effet. Nous commençons par les Philippines, mais nous avons bien sûr pour ambition de conquérir d’autres marchés. Notre équipe compte d’ailleurs onze membres venus de tous horizons. Une partie de notre solution fonctionne dans le monde entier, mais certaines composantes, je pense notamment aux questions fiscales, primordiales en matière de versement de salaires, doivent être adaptées à chaque pays. Le prix que nous avons reçu de Seedstars va nous permettre de réaliser une extension de capital afin de nous étendre à d’autres pays. Dans les dix-huit mois à venir, nous espérons atteindre cinq ou six nouveaux marchés, dont l’Indonésie, la Thaïlande, la Malaisie, et, grâce aux contacts que nous avons noué lors de cet évènement, nous comptons atteindre le continent africain, notamment l’Algérie, le Kenya et l’Ouganda.