Z'avez déjà essayé de préparer une course en hiver ? Moi je l'ai fait. I did it. Même pas peur. Pas peur du froid. Pas peur de la neige. Pas peur de la nuit. Mais quand même un peu peur d'un truc.
Le problème en hiver, c'est les méchants virus. Rhume, gastro, grippe, z'avez le choix. Et l'un comme l'autre peuvent perturber votre préparation comme un caillou dans le slip d'un Lance Armstrong. Encore que lui ça l'aurait peut-être pas dérangé tant que ça un caillou dans le slip.
Or, le coureur a le stress de la maladie. Il aime vraiment pas ça. Alors forcément en hiver... S'il tombe malade en début de prépa marathon ? Pas grave, on rattrapera sans soucis. En milieu de prépa ? Plus gênant mais gérable. On voit les choses du bon côté : " j'en profite pour récupérer ". Mais en fin de prépa, tu flippes. T'as peur. Tu claques des dents et tu montes le son. Vade retro Salvirus ! File contaminer un autre ! Va voir Manu, son majestueux nez t'attend !
Mais voilà, à ce moment-là tu te rappelles que t'as des enfants. Et plusieurs en plus. Et ces petites bêtes, les virus les aiment bien. Ou c'est peut-être elles qui aiment les virus. Pour sécher l'école. Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdu. Toujours est-il qu'à l'approche de la course qui t'a occupé l'esprit pendant 8, 12 semaines, l'angoisse monte. Surtout quand les petites bêtes en question choisissent opportunément ce moment pour commencer à avoir de la fièvre, à tousser, à te cracher dessus dans la voiture alors que toi t'essayes d'éviter les miasmes. Plus de respect, tout fout le camp. STOP! In the name of me! Before you break my perf !
Et puis la course arrive.
Pour moi ce sera dimanche. A Vincennes. Dans le 9-4. Un 10km où j'espère enfin descendre sous les 32'. Non, déconne, je me contenterai de passer sous les 40' (record perso à 40'01, oui je sais c'est con). La concrétisation de plusieurs semaines de labeur, de fractionnés en petits footings, de rêve en découragement, d'espoir en crainte. Le résultat de plusieurs mois de course à pied, que dis-je, le résultat d'une vie d'attente. Pour moi ce sera dimanche ou pas. In or out. Now or never.
Mais voilà, la gorge commence à me piquer. Ce matin au réveil, ma gorge me rappelait que j'avais mangé un petit morceau de Bondamanjak ( clic). Sauf que c'était y a 10 ans. Trop louche tout ça. Mes enfants me toussent dessus sans retenue, se délectent de la terreur qu'ils voient dans mes yeux. Je deviens psychologiquement fragile, j'ai peur de craquer. Je me vengerai...
Vais-je tenir jusqu'à dimanche ? Appellerai-je Monsieur Koutoubou ou le Professeur Djikiné pour m'aider dans ma préparation maraboutesque ? M'apporteront-ils vraiment " protection contre (mes) ennimis, maladies inconnus "? Battrai-je mon record sur 10km ? Les poules auront-elles des dents ? Toutes ces questions et aucune réponse dans un prochain épisode...