Commandez: Je m'appelle Budo
Quatrième de couverture : Budo est un ami imaginaire plutôt chanceux : cela fait cinq ans que Max le fait vivre. Mais Max n'est pas un garçon comme les autres : il est atteint du syndrome d'Asperger, une forme d'autisme. Si Budo sait qu'il vivra dans l'imaginaire de Max plus longtemps que les amis imaginaires des autres enfants, il sait aussi qu'il risque de disparaître. Budo s'est chargé de protéger Max : contre les disputes des parents, contre un garçon du CM2 qui le violente, etc. Mais Budo se retrouve impuissant lorsque Max se fait enlever par Mme Patterson, sa maîtresse. Avec une équipe d'autres amis imaginaires, il va tout faire pour le libérer...
Extrait Voilà ce que je sais : Je m'appelle Budo. J'existe depuis cinq ans. Cinq ans, c'est très long pour quelqu'un comme moi. C'est Max qui m'a donné mon nom. Max est le seul être humain qui peut me voir. Les parents de Max m'appellent un ami imaginaire. J'adore Mme Gosk, l'instit de Max. Je n'aime pas son autre instit, Mme Patterson. Je ne suis pas imaginaire.
Pour un ami imaginaire, j'ai de la chance. Je suis là depuis plus longtemps que la plupart. J'ai connu un ami imaginaire qui s'appelait Philippe, c'était l'ami d'un garçon dans la classe de Max, en maternelle. Il n'a pas duré une semaine. Un beau jour il est apparu, aussi humain que vous et moi à part le fait qu'il n'avait pas d'oreilles (c'est souvent le cas pour les amis imaginaires) et quelques jours plus tard, il avait disparu. J'ai de la chance aussi que Max ait tellement d'imagination. Un autre ami imaginaire, Chomp, n'était qu'une tache sur le mur. Simplement une tache noire aux contours mal dessinés, sans aucune forme à proprement parler. Chomp savait parler, et il pouvait aussi glisser sur les murs, mais il n'avait que deux dimensions, comme une feuille de papier, alors il ne pouvait jamais se décoller. Il n'avait pas des bras et des jambes comme moi. Il n'avait même pas de visage. Les amis imaginaires trouvent tous leurs traits dans l'imagination de leur ami humain. Comme Max est un garçon très créatif, j'ai deux jambes, deux bras, et un visage. Il ne me manque rien, aucune partie du corps. Ça fait de moi une rareté dans le monde des amis imaginaires. Il manque quelque chose à la plupart d'entre eux, et certains n'ont même pas l'air humains du tout, comme Chomp. Trop d'imagination ne va pas sans inconvénients non plus. J'ai connu un ami imaginaire, il s'appelait Ptérodactyle, dont les yeux étaient plantés au bout de deux très longues antennes vertes. Son ami humain devait les trouver cool, mais ce pauvre Ptérodactyle ne voyait pas clair du tout. Il m'avait confié qu'il avait tout le temps mal au coeur et qu'il n'arrêtait pas de trébucher, parce que ses pieds n'étaient que des ombres vagues au bout de ses jambes. Son ami humain était totalement obsédé par la tête de Ptérodactyle, et par ses yeux. Il n'avait jamais pensé à ce qui pouvait se passer en dessous de la ceinture. Tout ceci n'a rien d'inhabituel. J'ai de la chance, encore, parce que je suis mobile. Beaucoup d'amis imaginaires sont incapables de se détacher de leurs amis humains. Certains ont des laisses autour du cou. Certains mesurent au plus dix centimètres, et passent leurs vies dans une poche de manteau. Et puis, il y a ceux qui ne sont que des taches sur le mur, comme Chomp. Mais moi, grâce à Max, je suis capable de me déplacer. Je peux même partir sans lui si je veux. Mais si je le fais trop souvent, ça peut devenir dangereux pour ma santé.