Tin Lizzie (T1) La belle de Ponchatowla

Publié le 06 février 2015 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Tin Lizzie  » (T1)

«La différence entre une voiture à cheval et une automobile ? Dans le seconde, ne jamais cracher dans le sens du vent…»

Scénario de Thierry Chaffoin, dessin de Dominique Monféry, couleurs de Julia Weber,

Style : Road-movie / tranche de vie,

Tout public
Paru chez Paquet, le 28 janvier 2015, 48 pages couleurs, 13.50 euros

L’histoire

En apprenant le décès de son vieil ami Rhod Fitzpatrick, Jake effectue un voyage de 54 ans dans ses souvenirs : un retour aux sources de cette amitié dans une Amérique entrant à peine dans le XXe siècle et sa modernité. Cette dernière débarquera à Ponchatowla, petite ville rurale du Mississipi, sous la forme d’une automobile, symbole du progrès en marche. Mais Rhod, chargé d’en faire un engin agricole, voit plutôt en elle une occasion de rattraper ses actes manqués.


Ce que j’en pense

Deux nouveaux dans l’écurie automobile (Calandre collection) de Paquet. «Nouveaux» ne tenant pas compte de l’expérience acquise par ces deux routards de l’animation ; on retrouve d’ailleurs l’influence Disney dans ce premier album commun : le dessin, la stature des personnages et l’humour ne sont pas sans rappeler ceux du géant américain.

Mais rassurez-vous, Chaffoin et Monféry ont su développer leur personnalité propre ! Et rendre attachants leurs personnages, plus profonds que ne le laisserait supposer un premier abord burlesque : ainsi, Jack est un enfant partagé entre la fidélité à son grand-père et les rêves de Rhod, lui-même tiraillé par ce souvenir de la femme aimée qu’il a laissée partir ; quant à Louis, sous ses airs de dandy nonchalant, il est le symbole des anciens esclaves cherchant à se faire une place dans une société s’engouffrant à pleine vapeur dans le monde moderne. Mais la voie du jeu et de la facilité ne semble pas la plus aisée à suivre.

Je la trouve bien sympathique cette histoire : on se laisse bercer par les cahots de cette guimbarde sur les routes défoncées du Mississipi, on se laisse charmer par le charme du saloon, du vapeur sur le fleuve et autres relents de far west, images d’Epinal d’un monde qui ne sait pas encore que l’entrée dans une nouvelle ère va signifier sa disparition.

Tout ça livré dans un style simple et efficace, le trait illustrant parfaitement les personnalités et humeurs des protagonistes, la dynamique de l’histoire jouant habilement de cadrages intelligents. J’aurais personnellement préféré une mise en couleur plus « traditionnelle », mais je dois moi aussi appartenir à une époque révolue.

Bref, j’ai hâte de terminer cet agréable diptyque parce que je me demande bien comment nos héros vont se sortir des différentes situations un tantinet compliquées dans lesquelles ils se sont empêtrés…