Cela en dit peut-être long sur nos attentes. Nous ne voulons pas penser, mais être distraits, intelligemment toutefois. Il y a une dimension découverte dans ces billets, mais elle n'est pas menaçante. On y voit l'importance des communautés (les Polytechniciens) dans le succès d'un blog. Mais, aussi, ce qui me semble une forme de menace sectaire planant sur les réseaux sociaux : on ne discute qu'avec des gens qui pensent comme nous ?
Et chez moi ? En fait, j'ai beaucoup de mal à avoir des statistiques, celles de Google étant extraordinairement fantaisistes (cette boîte doit avoir une vision poétique de la science !). Quelques observations :
- Ce qui marche le mieux : le billet pédagogique, court, amusant mais profond, sur un sujet éternel, mais qui n'est pas inquiétant, qui n'accuse pas le lecteur de quoi que ce soit, une sorte de sujet de cours : par exemple une introduction à l'oeuvre d'un philosophe éminent, à la systémique ou à des questions de psychologie. Il y a, encore, le billet qui part d'un fait de la vie courante, et qui l'utilise pour illustrer une théorie. Comme pour Hervé, ces thèmes sont très loin de la préoccupation centrale du blog (une réflexion sur l'évolution du monde, et les mécanismes à l'oeuvre.)
- J'ai noté ce phénomène sur JDN : une de mes chroniques a eu un succès inattendu : une introduction aux techniques de conduite du changement.
- Mes interviews fonctionnent aussi assez bien. Peut-être parce qu'elles servent de CV un peu plus vrai qu'un CV à mes interviewés.
- Y a-t-il un effet communauté ? Grande école et numérique ?
- La diffusion de mes billets étant programmée, ce blog ne réagit pas à l'information en temps réel. Du coup, je rate l'effet notoriété qui est une des caractéristiques monstres du web. Quand j'utilise ce phénomène, j'obtiens des résultats étonnants. Par exemple un petit best seller vient d'un entretien Finkielkraut - Serres sur France Culture !
- Globalement, l'orientation de mon blog et la notoriété sont antinomiques. C'est une réflexion agressive sur le monde. Nous n'en sortons pas grandis. Qui a envie d'entendre qu'il n'est pas un héros ? Eh puis, nous souffrons déjà suffisamment, nous avons besoin de détente.