Post & Pold © Leopold Fradin
Léopold Fradin a eu l’idée un peu folle de fabriquer des cartes postales et enveloppes en zinc, cuivre et laiton. Dans la même lignée que Sourdnoise qui prône un retour à l’objet musical, le but est de faire perdurer un système devenu éphémère, voire inexistant. A l’heure où les messages virtuels sont extrêmement faciles, rapides et économiques, et de ce fait souvent insignifiants, la lettre possède une valeur toujours accrue : elle n’est pas postée si elle ne revêt pas une importance capitale.
Faire graver un texte, ne serait-ce qu’une adresse, c’est mettre le doigt sur la qualité sensible de tout envoi physique. Avouez-le, les impôts et les catalogues de supermarché, seuls rescapés de la révolution numérique, ont terni le moment un brin excitant de l’ouverture quotidienne de votre boîte aux lettres. La carte postale des vacances de vos amis a beau vous faire plaisir, vous avez déjà échangé quinze mails avec eux depuis leur arrivée sur place.
La Poste n’a donc plus vocation à diffuser des nouvelles, mais véritablement à échanger de l’intime, du concret et du permanent. Là-dedans, une carte métallique prend tout son sens. Laisser place à la surprise et s’offrir des mots.
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