Plein champ, on entendait ci-et-là murmurer :
"Dis-moi, vent du Nord qui vient me caresser
que je suis le plus beau et le plus regardé du pré ..."
A voir l'importance du peuplement,
on se dit qu'Ovide et ses métamorphoses
auraient pu situer la fin fu-neste de Narcisse ici.
Ca coule de source ...
"Toutes ces fleurs qui sèment à outrance, c'est pathétique", dit le berger...
"Faut surtout pas que mes bêtes viennent en croquer, elles s'empoisonneraient
; capables de se croire parées de la mythique toison d'Aure.
Quant aux humains et humaines, accordons-nous à le reconnaître,
ils sont déjà bien occupés, à se regarder le nombril.
Pas la peine d'en rajouter ..."
Il est vrai qu'il est bien beau et délicat, ce narcisse du poète inconnu.
Dire que le cyclone Nargis qui a dévasté récemment la Birmanie descend de lui ...
En vase, il semble beaucoup plus inoffensif (1)
même si Pline l'ancien le décrivait comme une plante
qui alourdissait l‘esprit et rendait idiot.
Peut-être ce décervelage est du à son parfum "entêtant (2)"
qui vide le ciboulot (3) des idées pouvant y séjourner ?
L'auteur de ce billet ayant déjà des tendances à la débilité,
ce serait le bouquet !
Filou
Icône au bulbe ramolli
(1) : c'est le lot de toutes les plantes coupées de leurs racines.
(2) : L'image de succion est tout à fait appropriée :-)
(3) : Par les temps qui courent, celui-ci est plein d'idées de travail.