ENFIN!
Ça fait des mois que j’attendais de pouvoir écrire cet article!
L’été dernier (début juillet), un ami à moi a partagé un petit vidéo sur Facebook.
Ça y montre un bidule électrique, le “Firefly“, comme un guidon, qu’on attache à une chaise roulante manuelle et qui la transforme, finalement, en chaise roulante électrique. Sauf que ça permet d’avoir les 2 options en une seule chaise… c’est moins gros… moins lourd… et moins cher!
Le vidéo faisait état d’un magasin anglais (UK). Je me suis dit que c’était presque impossible d’arriver à acheter ça au Québec… mais je les ai contactés pour demander…
J’ai continué mes recherches et un peu plus tard, j’ai trouvé un distributeur américain pour le produit. Je les ai contactés eux aussi.
Quelques secondes après avoir envoyé mon courriel, j’ai trouvé le lien qui répondait à la plupart de mes questions, donnant le prix en dollars américains, expliquant qu’ils livraient au Canada pour un montant quand même raisonnable… Cependant ça ne disait pas si ma chaise roulante de transport serait compatible ou non.
J’en ai parlé à mes parents, et ma mère était très enthousiaste! Mon père, qui déteste l’idée de la chaise roulante quelle qu’elle soit, l’était moins, mais trouvait tout de même l’idée bonne. Évidemment, on devrait payer de notre poche… autrement dit, mes parents devraient payer, mes poches étant vides!
Mais pour l’autonomie que ça me donnerait, ma mère était définitivement en faveur!
Nous n’avons jamais été aussi excités par un produit adapté. C’était assez gadget, ça avait l’air assez cool, pour que j’aie hâte d’avoir un truc d’handicapé…
Quelques jours plus tard, la compagnie américaine m’a répondu (la compagnie anglaise ne m’a répondu qu’en septembre!), m’indiquant qu’une chaise de transport ne pouvait pas être compatible. Ça prenait vraiment une chaise roulante manuelle (avec les grosses roues)… et malgré que ce soit compatible avec beaucoup de modèles, il fallait quand même que ce soit un modèle d’assez bonne qualité pour que le cadre soit assez solide pour supporter l’appareil. Comme on avait récemment compris qu’avec le syndrome d’Ehlers-Danlos et mon risque de blessure aux jambes, j’aurais besoin d’une chaise manuelle de toute façon, ce n’était pas un problème.
En continuant mes recherches j’ai trouvé que le magasin de produits adaptés où j’avais acheté ma chaise de transport, Adaptel, vendait elle aussi le Firefly, et environ au même prix que le commerce américain!
J’ai donc appelé chez Adaptel, et parlé avec Mario, le propriétaire. J’ai eu rendez-vous la semaine suivante.
Nous avons regardé ensemble mes besoins, et il m’a trouvé une chaise (usagée) qui répondrait à mes besoins, et compatible avec le Firefly, que je pourrais louer en attendant que le gouvernement évalue mon dossier…
Parce que, si le Firefly ne peut pas être remboursé, la chaise que j’achèterai alors, elle, le sera au moins en partie.
J’ai déjà parlé de ma rencontre cet automne avec un ergothérapeute pour évaluer cela.
Malheureusement, en juillet, le Firefly était en rupture de stock. Moi qui espérait pouvoir l’utiliser cet été pour certaines sorties!
En passant, ma première auto était une Firefly de Pontiac… je trouve la coïncidence géniale!
Mario l’a commandé, et je n’ai donc pas loué la chaise manuelle tout de suite.
Je devais l’avoir pour septembre… mais comme ça se produit souvent en cas de rupture de stock, les choses ont traîné en longueur, et ce n’est qu’à la mi-décembre que j’ai enfin pu aller chercher la chaise et le Firefly. …alors que les trottoirs sont impraticables à cause de la neige. Autrement dit, à temps pour ranger la chaise et le guidon électrique dans le garage sous une couverture… Surtout que nous habitons encore à la campagne, et qu’il n’y a aucun endroit ici où l’utiliser.
La voici avant qu’elle ne passe à l’entreposage :
J’étais quand même très contente!
Et rassurée, parce que si je me blesse, je pourrai utiliser la chaise à l’intérieur (sans le Firefly). Ma chaise de transport est bien utile, mais si j’ai une blessure à une jambe, je ne peux pas me déplacer seule avec ça et je suis alors complètement dépendante.
J’ai pu essayer l’appareil dans le magasin, pour tester et voir comment ça fonctionne. C’est vraiment agréable! Il y a même un espèce de régulateur de vitesse, donc si j’ai une longue distance à parcourir, je n’ai pas besoin de garder la main sur le contrôle de vitesse.
Il y a un phare pour quand il fait sombre… et j’aime beaucoup que, contrairement à beaucoup de triporteurs, il n’y a pas de “bip bip” en mode reculons!
Par contre, ce n’est pas conçu pour des gens comme moi, qui ont (la plupart du temps), des jambes fonctionnelles, mais des bras en piteux état… et qui parfois voudraient se lever et se rassoir de la chaise (en visite dans un parc d’attraction, pour aller aux toilettes, etc).
Dans les vidéos on voit la façon normale de fonctionner : installé dans la chaise, on bascule vers l’arrière puis on attache le Firefly. À l’inverse, pour l’enlever, c’est tout aussi simple. Le tout se fait en moins de 30 secondes.
Ce qu’on ne sait pas, c’est que ça prend de bons bras pour y arriver, parce que pour basculer vers l’arrière, c’est son poids plus celui de la chaise qu’on bascule (et pour désinstaller, on ajoute le poids du Firefly). Et qu’il faut se maintenir comme ça en même temps qu’on attrape le bidule et l’installe, d’une main. Un bidule assez léger, mais pas comme une plume. Une trentaine de livres (appuyé au sol, mais tout de même).
En gros : je suis incapable d’y arriver.
Mario et un technicien ont tout fait pour rendre la manoeuvre plus aisée… ajusté les boulons, l’angle, pour que ça aille mieux… et ça allait mieux… mais je n’y arrivais pas. Ou une fois sur trois. Et après quelques reprises, j’étais complètement épuisée. Ça me prenait deux mains pour installer le Firefly… et alors je n’avais plus de main pour me basculer! Et imaginez si j’ai une blessure!
Alors j’ai regardé Mario et dit “et si, simplement, je passais mes jambes sous le guidon?”
Je me suis levée, et au prix d’une légère contorsion, à peine pire que de sortir d’une voiture inconfortable… c’était réglé. Il m’a regardé, surpris, et m’a dit qu’habituellement, les gens qu’il sert (comme lui), ne peuvent pas se servir de leurs jambes… et ont de bons bras. Et qu’on aurait dû y penser bien avant! Nous avons tellement ri!
Ça demeure le seul défaut du Firefly … ça et son poids quand même pas si minime. Si j’ai une épaule disloquée ou une costochondrite, j’aurai de la difficulté à placer la chaise et le guidon électrique dans la voiture…
Mais si j’ai quelqu’un avec moi, je serai très heureuse de pouvoir rouler à ses côtés plutôt que me faire pousser! Et une fois déménagée en ville, je serai aussi très heureuse de pouvoir me déplacer, seule, sur les trottoirs ou la piste cyclable (ça peut rouler jusqu’à 18 km/h pour un peu plus de 20 km), que ce soit en période de crise ou suite à une blessure.
Évidemment, j’espère m’en servir le moins possible et marcher ces trottoirs!!!
Écrit en écoutant, en boucle, les chansons offertes avec la pré-commande du nouvel album de mes amis des Lemming Ways, que j’ai tellement, mais TELLEMENT hâte d’avoir au complet entre les mains!
Voici “The Great White Blur” qui n’est pas encore disponible, sauf en écoute sur YouTube ou Bandcamp via les Lemmings!
*Si vous n’arrivez pas à voir le contenu vidéo, cliquez ici
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